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Transmission
Futurs cédants et porteurs de projet imaginent l’avenir d’une ferme

Vendredi 11 septembre, un groupe de six futurs cédants et plusieurs porteurs de projet, dont cinq élèves du brevet de technicien agricole en maraîchage-arboriculture de la Mfr de Saint-Loup ont partagé leurs enjeux à Nueil-les-Aubiers.

Mise en situation au cœur d’une ferme à transmettre : « cela ouvre le champ des possibles d'imaginer une diversité de projets sur une seule et même ferme », affirment les étudiants présents.
© Chloé Poitau

Les projets entre cédants et futurs agriculteurs ne se rencontrent pas forcément, et même de moins en moins au fur et à mesure que les profils de repreneurs se diversifient. « Nous avons trois défis, explique Emeline Belliot, animatrice au Civam du Haut Bocage. Celui de conserver des fermes durables, de susciter des vocations en polyculture-élevage, et d’intégrer les nouveaux profils, majoritairement des NIMA (pour non issus du milieu agricole), souhaitant souvent démarrer avec des projets de micro-ferme, en maraîchage ou en petit élevage, par exemple. De nombreuses fermes durables de 30 à 80 ha vont être à reprendre : l'une de nos missions est de mettre les porteurs de projet en contact avec les agriculteurs concernés pour faciliter la transmission de savoirs, de pratiques... et de foncier."

Favoriser les contacts au niveau territorial et réfléchir à la restructuration des fermes, par une transmission totale ou partielle de celles-ci, fait partie de la solution, veut croire le Civam, en lien avec l’enquête réalisée par le réseau InPACT dans 20 fermes souhaitant transmettre prochainement, et le programme de recherche MCDR TERREAU.

Un cycle pour se préparer à la transmission

Ce vendredi de septembre, le Civam a donc organisé une rencontre chez Jean-Laurent Ganne, éleveur caprin (lait bio) et de bovins allaitants (une quinzaine de Limousines) à Nueil-les-Aubiers, engagé depuis 2018 dans la recherche d’un repreneur pour sa ferme de 43 hectares. « En termes psychologiques et de calendrier, ça se rapproche », annonce celui qui partira à la retraite en 2021. L’éleveur est ouvert à toutes les éventualités : « Nos fermes se sont modifiées au fil du temps, elles ont grandi, c’est normal qu’elles évoluent à nouveau », peut-être vers un découpage en petites parcelles avec des projets collectifs.

Avant de lancer les ateliers de l’après-midi, Emeline l’animatrice glisse : « cette réunion est le fruit de six mois de travail avec le même groupe de futurs cédants. Ils ont pu confronter leurs parcours et attentes, écouter le témoignage d’agriculteurs ayant transmis leur ferme », en un mot cheminer jusqu’à être prêts à envisager et accepter qu’on remodèle leurs choix d’organisation de travail et de vie. Tout est question de timing complète Jean-Laurent : « j’ai eu des stagiaires, apprentis et membres de la famille qui auraient pu reprendre, mais ce n’était pas le meilleur moment, pour eux comme pour moi. Mon souhait serait à présent de trouver des repreneurs envisageant une reprise de ma ferme sur un système durable ».

Tous les rêves sont permis

Sous les arbres de la ferme, après une visite approfondie des 40ha de terrain, trois groupes vont imaginer ce que pourrait devenir le lieu dans les années à venir. Il y a là les cédants du groupe Civam, cinq élèves de Mfr, un étudiant sortant du BPREA des Sicaudières, le neveu d’un couple d’éleveurs du groupe de cédants, et un jeune couple se destinant à une installation en élevage de bovins lait… On entend fuser les propositions « on pourrait cultiver des petits fruits, ajouter un atelier de transformation fromagère, créer un camping… ». Aucune piste n’est évincée, mais une liste rappelle les éléments concrets à étudier concernant la faisabilité des actions : quel budget sera nécessaire ? quels travaux ou formations engager ? pour quel statut opter, en embauchant, ou conservant les salariés présents ? quelles relations entretenir avec le cédant ? Vivra-t-il sur place ou non ? S’en suit la présentation des trois modèles imaginés et une simulation d’entretien avec Jean-Laurent Ganne. Une mise en situation utile pour les jeunes présents, comme en témoigne Katia Prieur, coordinatrice du brevet TA arboriculture de Saint-Loup sur Thouet : « Ce n’est pas facile de frapper à la porte d’un cédant, de savoir quoi lui demander, de ne pas le braquer ». S’entraîner de manière collective permet de dédramatiser et de se soutenir les uns les autres. 

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