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FNSEA 86: la politique internationale au cœur de l’assemblée générale

L’assemblée générale de la FNSEA 86 a été le théâtre de nombreuses prises de paroles inquiètes des adhérents présents. Entre les dégradations sur les réserves de substitution, les ZNT, ou encore les négociations commerciales sur les prix des produits agricoles, nombreux étaient les sujets qui fâchent.

Sébastien Berger (au micro), président de la FNSEA 86, a indiqué qu’un des objectifs du syndicat est d’aller reconquérir la chambre d’agriculture en 2025.
© Guillaume de Werbier

L’exaspération était palpable dans les rangs des agriculteurs participant à l’assemblée générale de la FNSEA 86, le 7 avril dernier. Même s’il n’y a pas eu d’éclats de voix ni à la tribune, ni dans la salle, les adhérents ont quand même fait savoir avec force que la coupe était pleine. Avec un conflit aux portes de l’Europe et l’importance stratégique de l’Ukraine dans le secteur agricole, les cartes sont rebattues en matière d’impératifs de production. Dans ce contexte, Philippe Renaudet, trésorier de la FNSEA 86 ne comprend pas pourquoi la prochaine Pac prévoit de remettre des jachères en place. « J’ai 20 ha de prairies naturelles entourées de haies », présente l’éleveur laitier. « Comme ces prairies n’entrent pas dans les surfaces d'intérêt écologique (SIE), il faut remettre des jachères. On marche sur la tête ! C’est une aberration totale, surtout à un moment où l’on évoque la pénurie alimentaire possible dans certains pays. » Finalement, l’UE prévoit, pour renforcer la sécurité alimentaire, d’assouplir les règles sur les jachères, pour privilégier la production, nuance Henri Biès-Péré. Le vice-président de la FNSEA, invité de l’assemblée générale, a aussi voulu atténuer les inquiétudes d’agriculteurs dans la salle, au sujet de la stratégie « Farm to fork » (De la ferme à la fourchette) adoptée par les députés européens et qui prévoyait de monter à 10 % les surfaces qui pourraient être retirées de la production au nom de la biodiversité. « C’est un cadre qui a été soumis au Parlement européen, mais qui en aucun cas est un texte réglementaire. Il faut quand même rester vigilant et la FNSEA demande que ce projet soit aussi remis sur la table. » Les zones de non traitement (ZNT) suscitent aussi l’agacement. « On nous en demande trop. Ce sujet doit être rediscuté », propose Marylène Rousseau, céréalière et maraîchère à Saint-Martin La Pallu. Le député Nicolas Turquois, présent à la réunion, aux côtés de la députée Françoise Ballet-Blu, du député Sacha Houlié, mais aussi du sénateur Yves Bouloux, a tenu à signaler que si « la production est importante, on doit être aussi conscient que l’environnement est une cause fondamentale ». « Nous avons décidé d’écrire une charte ZNT en partenariat avec les JA86, les EDT, les Cuma, le Département, les coop, les négoces l’association des maires, suite à la décision des élus de la chambre d’agriculture de ne pas le faire, sous le prétexte qu’ils sont contre », déplore Sébastien Berger, président de la FNSEA 86. « Nous restons un syndicat de propositions et de solutions, et on ne se contente pas de dire non». Les éleveurs attendent aussi des améliorations dans le dispositif de la loi Egalim. « Il serait important de vraiment répercuter les coûts de production dans le prix final, autrement on va vers une baisse de production dans toutes les filières animales », craint Éric Dion, secrétaire général à la FNSEA 86. Mais, à la tribune, Daniel Couderc, secrétaire général de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, estime quand même que cette loi pourrait permettre de faciliter l’organisation de marché de la filière viande bovine. Après les récentes dégradations de réserves de substitution dans les Deux-Sèvres et en Vienne, les agriculteurs ont souligné de nouveau l’importance de ces équipements pour leurs productions. «Il faut que la justice passe pour les auteurs de ces actes » tonne Denis Mousseau, président de la FNSEA 79, qui était présent à l’assemblée générale.

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