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Faire vivre la mémoire de Xavier Bernard

La Fondation Xavier Bernard a décidé de marquer le 150e anniversaire de la naissance de son illustre mécène. L’année 2023 lui est consacrée à travers une journée technique au lycée de Venours en juin, un évènement culturel autour de la journée du patrimoine en septembre et un colloque autour de l’agronomie en octobre. Le point sur le parcours de cet homme visionnaire et exemplaire, avec le président de la Fondation Xavier Bernard, Guy Viollet.

Guy Viollet est président de la Fondation Xavier Bernard.
© Marine Nauleau

Qui était Xavier Bernard?

Il est né à Saint-Sauvant en 1873, dans une famille pauvre et il a d’ailleurs dû quitter l’école à 9 ans pour devenir berger. Après avoir quitté la Vienne à l’âge de 22 ans et il sera salarié d’une entreprise de semence, d’abord à Rochefort-sur-Mer puis à Paris où il devient d’ailleurs responsable technique. Il va parcourir l’Europe d’abord, puis les États-Unis, le Canada et le Maroc avec toujours la volonté d’observer les pratiques agricoles et d’expérimenter. C’est ce qu’il fera sur ses terres au Maroc et évidemment à Venours sur des champs d’essais dont il divulguera les résultats en 1924 à l’occasion d’une «fête des blés», qui va attirer 5000 personnes. En 1933, il sera président de la chambre de l’agriculture de la Vienne puis de la chambre régionale. Il a aussi créé la première coopérative céréalière du département, à Couhé. En 1943, il fera don à l’État de son domaine à Venours et quelques années plus tard les premiers élèves intégreront l’école qui porte son nom.

Vous déroulez un parcours qui a marqué l’agriculture, il semble pourtant que Xavier Bernard ne soit pas vraiment connu, y compris dans le milieu agricole. Comment  l’expliquez-vous?

Je crois que c’est parce qu’il était plus un homme d’action et de terrain que de communication. Il n’a jamais cherché les honneurs même s’il a été fait officier de la légion d’honneur en 1929. Pragmatique, il cherchait surtout à faire avancer la recherche. C’est dans le but de le faire connaître mieux, en particulier des habitants de la région, que la Fondation agit toute l’année dans les quatre départements de l’ex-Poitou-Charentes.

Personnellement, pourquoi vous vous êtes intéressé à cet homme ?

Je trouve que son parcours est exemplaire et qu’il est représentatif des valeurs de travail, de sérieux et de pragmatisme qui me semblent importantes aujourd’hui. Il disait «on est bien plus heureux d’achever une tâche ardue qu’un travail qui se fait tout seul». C’est un bon résumé de son parcours qui n’était pas gagné au départ mais qui démontre aussi que rien n’est jamais perdu. Pour nous, il était un homme visionnaire et il a vraiment participé à l’essor de l’agriculture.

La Fondation Xavier Bernard a donc vocation à poursuivre son action. De quelle façon?

La fondation est son légataire universel. Il nous a légué un capital et nous avons le souci de le préserver dans la pérennité pour continuer le développement de l’agriculture. Nous portons aussi sa mémoire et surtout nous perdurons son action qui se résume à travers des idées fortes : former les jeunes, soutenir la recherche et dynamiser nos territoires ruraux. C’est lui qui avait précisé les contours de la Fondation à sa création en 1948 et aujourd’hui, nous sommes 12 au conseil d’administration et nous avons tous un lien avec l’agriculture. Le premier axe de travail de la fondation, c’est bien sûr la formation. Dans les 4 départements de l’ex-Poitou-Charentes, chaque an-née, la Fondation complète les budgets d’une dizaine de voyages d’études dans les pays européens. C’est pour nous, et c’était déjà ce que croyait Xavier Bernard, une occasion pour les élèves de s’ouvrir à d’autres pratiques agricoles et de s’interroger sur les nôtres. Nous pensons que c’est bénéfique pour développer l’agriculture. Dans le même sens, nous finançons une dizaine de mémoires de fin d’études sélectionnés par l’Académie de l’agriculture. Et sur la partie recherche, nous contribuons aussi à financer un prix scientifique décerné par l’Académie d’agriculture et La Fondation apporte sa patte en priorisant des travaux directement applicables à l’agriculture car c’était toujours la volonté de Xavier Bernard. Enfin, nous accompagnons des journées techniques ou des salons comme Capr’inov.

Quel est le programme pour ce 150e anniversaire?

Il débutera en juin avec une reconstitution de la fête des blés de 1924 à travers une journée technique, génétique et culturale. Nous avons travaillé avec les élèves de Venours pour présenter 30 variétés de blés, dont 24 anciennes. Ensuite, les 16 et 17 septembre, à l’occasion des journées du patrimoine, l’artiste Laure Bonnet proposera des ballades contées autour de la vie de Xavier Bernard. Nous terminerons le jeudi 5 octobre par un grand colloque sur l’agronomie autour de personnalités de l’Académie d’agriculture et des ingénieurs de l’Inrae mais aussi Sarah Singla, ingénieure et agricultrice dans l’Aveyron (NDLR: et connue pour son engagement dans l’agriculture de conservation).

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