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Salon de l'agriculture
Expliquer pour mieux se comprendre

À mi-chemin entre le marketing tendance bling bling et les initiatives pédagogiques plus confidentielles, le salon a multiplié les temps de dialogue avec le public.

© Chloé Poitau

Dans les allées du salon, il est rare d’entendre les animaux. On entend surtout les animateurs de stands qui, à coups de micros, alpaguent le chaland. Chez Interbev, on n’a pas lésiné sur les moyens : trois grandes plateformes accueillent ici un cours de zumba pour enfants, là un quizz façon télé sur les vaches et les prairies et enfin, une réplique de l’émission Top Chef version bouchère. Le tout avec décors, musiques et moyens techniques dernier cri.

Quel message derrière ?

Ce que vante l’organisation interprofessionnelle ? L’amour raisonné de la viande, autrement dit l’art d’être « flexitarien ». Sur le stand consacré au concours de cuisine en direct, Romain Leboeuf, meilleur ouvrier de France 2015 en boucherie reçoit tous les jours depuis le 22 février six candidats par démonstration (pour 12 démos/jour) qui s’affrontent autour de la préparation d’une recette mettant à l’honneur une pièce bouchère. « Paradoxalement, le mouvement vegan nous a fait du bien, car il nous a obligé à nous remettre en question, pointe le spécialiste. Il ne s’agit pas de réconcilier le public avec la viande mais de lui expliquer le métier et stopper la désinformation ». Et le boucher d’insister sur la qualité de la viande française : « même notre industrie est meilleure qu’ailleurs, ayant proscrit les hormones, farines animales et clones, respectant un délai de carence pour les antibiotiques avant abattage… ». Pour le professionnel, ces actions de communication payent : « on commence à refuser des candidats dans les écoles de boucherie à Paris ». Quant aux candidats « top chef » d’un jour du stand Interbev, ils repartent ravis d’avoir cuisiné un wrap d’épaule d’agneau ou des abats, ou encore du cheval, laissant sur place les a priori qu’ils avaient en arrivant.

Réseau d’agri sincères

Autre stand autre ambiance : avec une simple affiche, deux trois tables et quelques chaises, l’équipe de #ici La Terre propose aux passants de poser leurs questions à des agriculteurs bénévoles. « En constatant le mal être de certains, nous avons lancé notre collectif avec deux amis, résume Jérôme Regnault, céréalier en Ile-de-France. Il s’agit en fait d’une hot-line de réconciliation de l’agriculture et de la société ». En clair, près de 130 agriculteurs de toute la France ont accepté de tenir des créneaux de 2h d’astreinte pour répondre à toutes les questions que se posent les Français sur leur métier. « Nous pouvons monter jusqu’à 30 appels/jour quand l’actu fait des soubresauts, note Jérôme. La plupart du temps, nous tournons autour de 10 appels. Les sujets abordés sont souvent l’épandage, le bien-être animal… Les répondants n’ont pas de discours type à dérouler, il racontent juste leur quotidien, leurs contraintes et engagements, en toute sincérité ». Le standard, ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h participe tout doucement à changer l’image des agriculteurs auprès des consommateurs : « toutes les conversations finissent en tout cas par un merci, d’avoir au moins pris le temps de l’échange. Il faut aussi le dire, un tiers des appels est constitué de messages de soutien de la part d’anonymes ». Un pourcentage qu’il fait bon rappeler à un moment où l’agribashing semble gagner partout du terrain.

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