Aller au contenu principal

Être distillateur ambulant

Perpétuer un métier, une tradition, proposer un lieu de rencontre, telles sont les motivations qui ont amenées Georges Magny, de Breuil-la-Réorte, à reprendre un alambic ambulant.

Georges Magny avec son alambic de 1946 propose une double distillation en une seule fois.
Georges Magny avec son alambic de 1946 propose une double distillation en une seule fois.
© AC

Ils sont environ 530 dans l’Hexagone dont trois dans le département à exercer ce métier. À Breuil-la-Réorte, Georges Magny, en fait partie  : il est distillateur ambulant. En plus d’être céréalier et salarié distillateur à Cognac chez un bouilleur de cru. Trois métiers qui lui demandent de l’organisation dans son planning. «Mon but est de faire durer le métier de distillateur ambulant», indique le jeune agriculteur, titulaire d’un BTS viti-oeno, qui connaît parfaitement les rouages de la distillation. «Je souhaiterais pouvoir en vivre par la suite, en arrêtant mon emploi de salarié.»

Temps, lieu et personnes

À la mi-novembre, il a fait sa première chauffe, chez lui, au lieu-dit «la Crignolée». Sous des bâches et des tôles, l’alambic, tout en cuivre, de 1946, laisse échapper de douces senteurs. Le temps s’arrête avec ce sentiment d’être ailleurs, d’être coupé du monde. «Je fais de la surveillance. Le débit doit être constant et régulier à la sortie de l’alambic. Je dois aussi être vigilant sur le feu et le tirage du bois. Le foyer doit toujours être chaud», explique ce passionné.
Une histoire singulière, faite de rencontres, d’humanité, comme les aime Georges Magny. «Guy Bois, de St-Porchaire, était le propriétaire de cet alambic. Il venait dans le village pour distiller. Mon grand-père lui apportait sa vendange de ses 20 ares de vignes. À 80 ans, Guy Bois a arrêté et j’ai voulu perpétuer cette activité. Je suis le 3ème propriétaire». Lui qui aime la sincérité des personnes mais déteste les réseaux sociaux, apprécie, à travers ce métier ambulant  de perpétuer une tradition de proposer «un lieu de rencontre, un lieu de vie». Ici c’est le principe de la double distillation en une seule fois. Sa campagne de distillation débutera début décembre. Il sera à St-Georges-du-Bois, à La Vallée, à Balanzac. «J’ai repris la clientèle de Guy Bois, mais j’ai aussi une piste pour aller sur l’île de Ré». Le client doit avoir une parcelle de verger ou de vigne. Après avoir pris rendez-vous pour distiller, il amène son bois, (une dizaine de bûches) pour une chauffe. «Je prends les jus sans pulpe, ni noyau, ni peau. Il faut que cela soit liquide sans partie solide», précise le distillateur ambulant tout en rajoutant que certains clients amènent aussi le repas «pour un moment de partage et de convivialité.» Georges Magny pense rester 2 à 3 jours dans les villages : «cela peut aller jusqu’à un mois, en fonction des récoltes des clients. Je réalise deux chauffes par jour, soit deux clients». Il compte aussi sur le bouche-à-oreille pour se faire connaître encore un peu plus. Il regrette que de moins en moins de personnes gardent les petites parcelles de vignes ou de verger des grands-parents pour leur consommation personnelle.
Sa motivation est intacte, même lorsqu’il a fallu faire les démarches administratives auprès des douanes. «Je les préviens à chacun de mes déplacements» précise-t-il. Une réglementation s’applique dans les horaires. «Je peux distiller 7 jours sur 7, de 6 h à 18 h, du 15 septembre au 31 juillet.» Une notion de temps qui convient parfaitement à  Georges Magny.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

François Rondeleux a repris l'exploitation en 2023.
Le Chapeau change de mains
Depuis 2 ans, c'est François Rondeleux qui est aux commandes du Chapeau, à Maulay. Le jeune homme a repris l'exploitation…
Cécile et Thierry Lemaître gèrent avec leur fils et leur belle-fille ce gîte.
Un gîte tout confort, attenant à l'exploitation
C'était une petite maison familiale. Le relais du Mardelon, à Messemé est aujourd'hui un gîte 3 étoiles, géré par la famille…
Clémence Emery prépare la finale du concours de reconnaissance des végétaux au lycée de Thuré.
La finale du concours de reconnaissance des végétaux en ligne de mire
Ils étaient 100 à concourir et ils ne sont plus que 5 qualifiés pour la finale du Concours national de reconnaissance des…
FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
Eau : les tensions montent d'un cran

À quelques jours de la mobilisation de Bassines Non Merci à Poitiers, mais aussi du bureau du Sage Clain, pendant lequel sera…

Le Préfet de la Vienne se positionne pour le stockage de l'eau

A quelques heures d'une manifestation de Bassines Non Merci, le Préfet de la Vienne a publié un argumentaire dans lequel il…

Pour Muriel et Sandrine, le moment est important. Elles font partie des 25 premiers salariés de l'entreprise à but d'emploi Oxalys.
Montrer que personne n'est inemployable
Fin avril, Oxalys était officiellement lancée, dans le cadre de l'expérimentation du projet Territoires zéro chômeur de longue…
Publicité