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Équipements sanitaires : la production locale s’organise

Le préfet de la Charente-Maritime a visité vendredi 24 avril, à St-Georges-des-Coteaux, deux sociétés tout juste écloses pour assurer la production de matériels de protection des populations.

La pénurie de masques, de respirateurs et d’autres dispositifs de protection a largement fait parler d’elle depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Alors que se dessine la fin du confinement, qui entraînera automatiquement un besoin accru de ces matériels, des initiatives locales émergent pour assurer la production et ne pas (trop) dépendre des importations. L’hôtel d’entreprises de la Communauté d’agglomération de Saintes, à St-Georges-des-Coteaux, héberge deux sociétés créées dans ce but dans le courant du mois d’avril. L’une est spécialisée dans la confection de masques, l’autre dans la fabrication de visières de protection. Vendredi 24 avril, le préfet Nicolas Basselier s’est rendu à la rencontre des initiateurs de ces projets.

Des masques assemblés par les couturières

‘‘Capitaine Masque’’ a été lancée par Nathan Efflame pour assurer une production de masques en coton 3 couches, respectant les normes AFNOR. Le maintien sur le visage est assuré par des élastiques de bureau classiques, en caoutchouc, plutôt que par des élastiques textiles pour lesquels l’approvisionnement est actuellement compliqué. Réutilisables, ils sont lavables en machine à 60°C ou peuvent être désinfectés à la vapeur, avec de l’alcool… Ils sont actuellement vendus sur Internet à 4€ pièce hors taxe, par lots de 10 minimum. Nathan Efflame espère qu’à terme la distribution sera assurée par des relais locaux. « Ça pourrait être des buralistes, des boulangeries… Ou des coopératives, pour les agriculteurs ! »
Pour l’heure, l’entreprise effectue le découpage et la gestion logistique à l’hôtel d’entreprises de St-Georges-des-Coteaux. L’assemblage est quant à lui réalisé par des couturières du département. « Vu qu’elles sont confinées, elles n’avaient pas forcément de revenu, alors je leur en propose un. » Nathan Efflame explique en avoir déjà recruté quinze, mais « il m’en faudrait cinq fois plus ! ». La société a produit 7000 masques en dix jours, et cherche à intensifier sa production. L’objectif est pour l’heure fixé à 15000 pièces par semaine. Le chef d’entreprise évoque la concurrence des produits chinois, qu’il connaît bien pour avoir passé dix ans dans le pays : « on n’a pas les mêmes capacités qu’eux, mais on peut produire en France ». Il a réfléchi aux possibilités qui pourraient s’ouvrir avec des locaux plus importants. « Une usine comme ça, produisant en 2/8, pourrait faire travailler cinquante personnes. Ce n’est pas négligeable pour une ville comme Saintes. » D’autres produits pourraient aussi être fabriqués sur le même principe. « L’ARS m’a recommandé de faire des blouses », indique-t-il ; il planche avec une couturière sur un modèle facile à assembler. Ses masques pourraient eux aussi être développés : « c’est un produit évolutif » : des évolutions esthétiques, mais aussi techniques, pourraient être adoptées pour rendre le produit plus filtrant encore et apte à être utilisé, par exemple, sur des chantiers… en remplacement des produits d’importation.

L’injection bien plus rapide que l’impression 3D

La visière ‘‘Easynexio’’ a quant à elle été créée par deux chefs d’entreprise de Saintes, Gildas de Lignières et Philippe Gendron. Le premier était jusqu’à présent spécialisé dans la distribution de fournitures, mais ambitionnait de longue date de développer avec le second, ingénieur-plasturgiste, une unité de fabrication de bioplastique par injection, afin de réaliser des pièces techniques à très haute valeur ajoutée. La crise du Covid-19 les a incités à revoir leur stratégie pour lancer dès à présent un produit issu de cette technologie : une visière de protection. « Le défi, c’était de pouvoir sortir en trois semaines des objets de qualité en série », explique Philippe Gendron. Il est donc parti, pour le support de l’écran, d’un modèle ‘‘Open Source’’ (des plans disponibles librement sur Internet) pour impression 3D, qu’il a retouché au niveau de l’ergonomie, puis a conçu le moule adapté. Avec la fabrication par injection, la cadence de production devrait atteindre deux supports toutes les 22 secondes, contre un seul en 1h30 avec l’impression 3D, qui a permis de produire les premiers prototypes. Faute de machines adéquates (difficiles à acquérir en cette période de confinement), la fabrication de cette pièce sera dans un premier temps assurée en Charente, la logistique étant gérée depuis Saintes.
L’écran est quant à lui fabriqué en PET, un plastique similaire à celui des bouteilles d’eau, résistant et surtout non-cassant, au contraire du PVC. Un traitement antibuée sur les deux faces permet d’assurer une transparence aussi bonne que possible. Pour des facilités d’acheminement, les visières seront livrées démontées aux clients à qui il reviendra d’assurer le montage. Conçues en priorité pour les entreprises, elles seront commercialisées au prix de 1,87 € HT l’unité, via des lots de 100 pièces. Lancée aux alentours du 5 mai, la production devrait rapidement atteindre une cadence de 10000 pièces / jour. « Notre but, c’est de produire rapidement et localement des produits peu coûteux », assure Gildas de Lignières, qui défend un projet ayant vocation à se pérenniser.

 

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