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Élections européennes
« En boudant les urnes, c’est aux technocrates européens que les agriculteurs donneront leur voix »

A quelques jours du scrutin, le président des chambres d’agriculture souligne le rôle décisif des parlementaires européens vis-à-vis du devenir de la PAC et de son budget.

Luc Guyau : « Conforter le poids du Parlement européen pour faire bouger la Commission et faire valoir une ligne plus régulatrice ».
Luc Guyau : « Conforter le poids du Parlement européen pour faire bouger la Commission et faire valoir une ligne plus régulatrice ».
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En tant que président des chambres d’agriculture, qu’attendez-vous des futurs parlementaires européens ? Auront-ils un rôle déterminant pour l’avenir de l’agriculture ?

Le Traité de Lisbonne prévoit le renforcement du rôle du Parlement européen notamment sur l’agriculture. Si ce traité est ratifié, ce que nous espérons, les parlementaires européens auront un rôle décisif sur la PAC de l’après 2013 et sur son budget. Nous attendons d’eux qu’ils permettent à l’agriculture de répondre aux enjeux de demain : une alimentation saine, diversifiée, de qualité et accessible. Mais aussi des territoires ouverts, dynamiques, aux potentiels agricoles et agronomiques préservés. Et enfin, une agriculture pleinement intégrée dans la lutte contre le réchauffement climatique et le développement des énergies renouvelables.

De 2010 à 2013, plusieurs grands rendez-vous seront déterminants pour l’avenir de la politique agricole européenne. Quelle est votre vision de la PAC de l’après 2013 ?

La prochaine mandature est chargée ! Définition du budget de l’Europe, de la PAC de l’après 2013 sans oublier la politique de santé animale, de qualité, l’objectif de cohésion territoriale… Sur la PAC : nous la souhaitons plus équitable, plus territoriale et plus durable. Elle devra être au service d’une politique européenne alimentaire et territoriale, stratégique et ambitieuse, ce qui suppose des outils rénovés de régulation des marchés et de sécurisation du revenu des agriculteurs. Ils sont à inventer mais sont indispensables pour limiter la volatilité des prix et leurs impacts. Dernier point, les enjeux environnementaux et climatiques : la PAC devra être pleinement cohérente avec les règlements et directives sur l’eau, la biodiversité, le climat, l’énergie…

Dans cette période de crise économique et financière, tout le monde réclame plus de régulation. Dans le même temps, on constate une orientation libérale de la politique agricole, dictée par la Commission européenne. Qu’en pensez-vous ?

Il est vrai que nous avons parfois du mal à comprendre la surdité et l’obstination de la Commission. L’enjeu des élections européennes est bien là : conforter le poids du Parlement européen pour faire bouger la Commission et faire valoir une ligne plus « régulatrice ».

Ne risque-t-on pas de tendre vers une PAC très écologique, très environnementale, très territoriale et oublier la nécessaire compétitivité et dimension économique de l’agriculture ?

La performance de l’agriculture de demain sera économique, sociale, territoriale et environnementale ou ne sera pas ! Nous plaidons, nous chambres d’agriculture, pour une performance durable de l’agriculture et des territoires.

Lors de la prochaine mandature, l’UE définira le nouveau cadre financier de l’après 2013. Selon vous, l’agriculture européenne pourra-t-elle maintenir son budget ?

Soyons clairs, ce n’est pas gagné d’avance. Il va falloir convaincre ! Mais j’ai le sentiment que les débats et décisions sur le bilan de santé ont montré à nos concitoyens que la PAC pouvait et voulait accompagner un modèle agricole plus durable, plus fiable pour les consommateurs, plus équitable dans les soutiens. L’enjeu, c’est de refonder le pacte entre tous les agriculteurs, les consommateurs et les citoyens. Avec cette posture, nous pouvons préserver le budget agricole !

Pouvez-vous donner au moins trois raisons pour inciter les agriculteurs à aller voter le 7 juin prochain ?

Je comprends les interrogations, les doutes, voire les insatisfactions des agriculteurs vis-à-vis d’un échelon qu’il juge responsable du démantèlement de la politique agricole et acquise aux sirènes les plus libérales. Mais en boudant les urnes le 7 juin, c’est aux technocrates européens que les agriculteurs donneront leur voix, avec à la clé le risque majeur de voir affaiblie la PAC et ses ambitions. Un taux d’abstention fort ne pourra qu’affaiblir le poids du parlement alors que nous comptons sur lui pour contrer le libéralisme outrancier de la Commission.

 

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