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Charente-Maritime
Disparition de Michel Doublet

Le maire de Trizay, président d'Eau 17, conseiller départemental et ancien sénateur, figure emblématique de la vie politique charentaise-maritime, est décédé le 18 août à l'âge de 82 ans.

Michel Doublet, doyen du Conseil départemental, avait présidé la session d'investiture de l'actuelle mandature qui avait vu l'élection de Sylvie Marcilly à la tête de l'institution, le 1er juillet 2021.
© Kévin Brancaleoni

C’est une figure de la vie politique charentaise-maritime qui s’en est allée. Michel Doublet, maire de Trizay depuis 1977 et conseiller départemental du canton de St-Porchaire depuis 1982, est décédé le 18 août dernier à l’âge de 82 ans. Issu du monde agricole, celui qui était toujours vice-président du Département et président de l’Association des maires de Charente-Maritime avait aussi représenté le territoire à l’échelon national en étant sénateur pendant 25 ans, de 1989 à 2014.

Au niveau local, son nom était aussi attaché à un sujet ô combien d’actualité, celui de l’eau. Il l’avait abordé sous l’angle professionnel, à travers le Syndicat mixte départemental d’irrigation ainsi qu’à la tête de l’Unima (Union des marais), dont il a été président de 1988 à 2001. Cette même année, il devient président du Syndicat des eaux, actuel Eau 17, qui s’occupe de la distribution d’eau potable dans la plupart des communes du département. Il occupait encore cette charge lors de son décès.

En tant que doyen de l’assemblée départementale, il avait présidé la séance d’inauguration de l’actuelle mandature qui avait vu l’élection à la présidence de Sylvie Marcilly, le 1er juillet 2021 . Celle-ci a d’ailleurs tenu à saluer « l’élu exceptionnel et le précieux ami qu’il représentait pour moi », « l’humour, la simplicité, la bienveillance et le sens aigu du contact qui le caractérisaient et guidaient son engagement public ».

« Le chantre de l’irrigation et des réserves »

Ancien rédacteur en chef de L'Agriculteur Charentais, Bernard Aumailley a longtemps suivi l'action politique de Michel Doublet. « Sa bonhommie, toute dans sa rondeur débonnaire, Michel Doublet la cultivait », se souvient-il. « Une fois sénateur, il s’amusait de cette lenteur cultivée, ne laissant à aucun autre le loisir de faire un bon mot. Lui, le maraîcher-maraîchin de la Vallée de l’Arnoult, ''gardait les pieds sur terre'', comme il se plaisait à le rappeler. Ce proche des ''paysans'', avec sa faconde toujours prête, fut le ''notable'' saintongeais par excellence : conseiller général, maire, présidents. Le pluriel est de rigueur, entre le Syndicat des eaux où il excellait dans la description des travaux ou les joutes oratoires face aux maires ou aux délégués des communes, ou pour construire une interconnexion des réseaux d’adduction d’eau potable, ou bien encore à parler assainissement lorsque personne ne voulait y penser ; tout comme à la tête de l’Unima dont il fut, aux côtés de Marc Commenge puis Michel Lacouture, l’un des artisans du renouveau constructeur : expliquer le pourquoi d’un creusement de fossés ou tel niveau d’eau dans le marais, argumenter face à des visées écologiques, lâcher ou pas des milliers de mètres cube d’eau de la réserve de Breuil-Magné. Mais pas que. Michel Doublet a longtemps présidé la commission agricole du Conseil général. Très proche des milieux agricoles, il en défendait les intérêts sans forcément faire des concessions. Il fut sans contexte le chantre de l’irrigation et des réserves, menant de pair avec François Blaizot la bataille du barrage de la Trézence. Bataille perdue. Dans l’hémicycle départemental, il se prêtait avec une jubilation aux jeux de mots et aux plaisanteries (on ne saura pas s’il opérait de même au Sénat !). Il était aussi prompt à défendre "ses" présidents (Blaizot, Belot, Bussereau) sur ces dossiers agricoles, de la distribution de l’eau, des digues ou de plaider pour tel ou tel choix de réfection de voirie dans son dernier mandat. Affable, l’homme suscitait la sympathie que des décennies de pouvoir politique n’avaient pas entamée. "Toujours prêt à répondre tes questions, même si je ne connais pas la réponse, ou ne veux pas la donner !" Trizay restait cependant son centre de gravité entre les points cardinaux de la Charente-Maritime, La Rochelle et Paris. »

 

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