Faune sauvage
Deux techniciens à l'écoute des cerfs
Comme chaque année, les techniciens Nicolas Ratel et Gwenaël Pourcel ont écouté le brame du cerf dans le massif forestier de la Coubre. Un exercice mené pour recenser l'espèce et travailler à sa préservation.
Comme chaque année, les techniciens Nicolas Ratel et Gwenaël Pourcel ont écouté le brame du cerf dans le massif forestier de la Coubre. Un exercice mené pour recenser l'espèce et travailler à sa préservation.

« Entendre le brame du cerf et le bruit des vagues sous les étoiles... » Nicolas Ratel, technicien de l'Office national des forêts dans la forêt de la Coubre, savoure la chance qu'il a de vivre dans ce massif forestier de près de 5 000 hectares. Tous les ans à la même période, il effectue, avec Gwenaël Pourcel, technicien à la fédération départementale de chasse, un inventaire du brame des cerfs.
« Ce n'est pas une obligation mais c'est une nécessité pour connaître l'état de la population et préserver l'équilibre sylvo-cynégétique », indique Gwenaël Pourcel.
Il s'agit en effet de veiller à la préservation de ces grands animaux... mais aussi à celle de la flore et de l'économie du bois. « Je le répète souvent, pas d'espace, pas d'espèces. » Le comptage du brame du cerf (qui dure environ un mois entre septembre et octobre) s'effectue de façon artisanale. À six reprises cet automne, les deux techniciens ont écouté le cri déchirant du cerf dans différents secteurs du massif et ensuite consigné le fruit de leurs écoutes. « Je restituerai les données aux membres du groupement d'intérêt cynégétique de la forêt de la Coubre », continue le représentant de la Fédération des chasseurs de la Charente-Maritime. Nicolas Ratel intègre aussi ces relevés dans ses documents administratifs. Tous les ans, Gwenaël Pourcel et Nicolas Ratel découvrent des cadavres des cerfs, morts après avoir combattu un congénère pendant la période du brame. Le braconnage existe aussi, malheureusement.
25 cerfs dans la forêt
Forêt artificielle, puisque les pins maritimes (*) ont été plantés il y a près de 400 ans, le massif de la Coubre se porte plutôt bien mais subit les ravages du dérèglement climatique. La mer avance régulièrement. « Sans cette forêt, nous serions actuellement sous les eaux », estime Nicolas Ratel. Les leçons de l'incendie de 1976 ont été retenues. « Des aménagements ont été réalisés ; je pense en particulier aux routes coupe-feu. Cet été, un incendie s'est déclaré dans une parcelle, il a vite été circonscrit par les pompiers », se réjouit le technicien forestier. Délestée de quelques arbres, la parcelle attaquée par les flammes est devenue une des places préférées par les cerfs au moment du brame.
Pour cet automne, les deux techniciens ont relevé 25 cerfs bramants (ils en avaient recensé 13 il y a 3 ans).
Ce chiffre est relativement fiable : « les cerfs bramants se déplacent peu mais il faut aussi estimer le nombre des cerfs qui ne brament pas », précise Gwenaël Pourcel qui organise aussi pour l'occasion des sorties pour le grand public. Les deux hommes tiennent à effectuer un comptage précis. « Il faut préserver l'espèce mais elle ne doit pas non plus être trop présente car cela détériorait la forêt. Nous veillons à réguler la présence des cerfs, chevreuils et biches » Les cerfs ont été implantés dans le massif par les hommes dans la seconde moitié du XXème siècle. « Cinq ont été implantés ici en 1991 », dévoile le technicien de la fédération de chasse. Sans l'intervention des hommes, on ne trouverait les cerfs que dans la forêt de Chambord.
(*) : la forêt de la Coubre est composée à 95 % de pins maritimes et 5 % de chênes verts.