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Election
Deux-Sèvres : dix candidats pour deux postes de sénateurs

Dans un peu plus de huit jours, les grands électeurs voteront pour élire
les deux représentants du département des Deux-Sèvres au Sénat. Nous avons demandé
aux dix candidats de nous parler de leur priorité politique et d’agriculture.

Urne, election
© wikipedia-commons

Les élections sénatoriales auront lieu dimanche 27  septembre.

La moitié des membres de la chambre haute du Parlement seront renouvelés. Les grands électeurs du département des Deux-Sèvres seront appelés à voter.

Dans chaque département, le collège électoral est formé d’élus de la circonscription : députés et sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux, conseillers municipaux.

Élus pour un mandat de six ans, les sénateurs sont renouvelés par moitié tous les trois ans. Leur nombre dans chaque circonscription varie en fonction de la population. Gérard Larcher, candidat Les Républicains, est l’actuel président du Sénat.

En Deux-Sèvres, les sénateurs sortants sont Jean-Marie Morisset et Philippe Mouiller (candidat en 2020). Tous les deux issus du parti politique Les Républicains.

Deuxième chambre du Parlement français, la première étant l’Assemblée nationale, le Sénat examine et vote les lois. Il a aussi pour rôle de contrôler l’action du gouvernement.
 

  • « L’agriculture française doit s’inscrire dans la compétitivité et la durabilité"

Cyril Giraud, 47 ans, Niort, Divers droites

Il y a urgence à traiter le dossier des retraites. Compte tenu de la pyramide des âges, on ne peut conserver un système par répartition qui plomberait les entreprises et coûterait cher aux jeunes générations. Il faut construire un socle de base garanti par l’Etat et laisser chacun, selon son souhait, cotiser davantage ou non. Sur ce dossier, comme en agriculture, il faut laisser plus de liberté à chacun. Les réglementations et l’administration ont envahi l’agriculture et transformé les agriculteurs en quasi-fonctionnaires. Ils ne doivent pas dépendre des aides et subventions mais rechercher l’autonomie financière de leur exploitation.
Je prône plus de souplesse dans le code du travail et moins de réglementations européennes. L’agriculture française doit s’inscrire dans la compétitivité et la durabilité. Un exploitant doit avoir le droit de produire ce qu’il désire, en quantité et qualité souhaitées, pour répondre aux attentes des consommateurs.

  • « Le dossier qui me paraît essentiel est le renouvellement des générations en agriculture »

Gilbert Favreau, 71 ans, Parthenay, Les républicains

L’agriculture demeure un fleuron de notre économie nationale mais elle traverse actuellement une profonde mutation. Les excédents à l’export ont fortement diminué et la France importe de plus en plus. Les contraintes climatiques fragilisent aussi nos exploitations. J’envisage de participer aux travaux du groupe d’études « agriculture et alimentation » au Sénat pour pallier ces difficultés. Le dossier qui me paraît essentiel est le renouvellement des générations en agriculture car de nombreux chefs d’exploitations vont prendre leur retraite dans les années qui viennent.
J’attacherai également beaucoup d’importance à deux priorités :
- La mise en place d’un moratoire sur les contraintes environnementales pour permettre aux exploitants d’adapter l’économie de leur entreprise aux nouvelles pratiques ;
- La régulation des importations et le contrôle des prix à la distribution pour assurer une réelle plus-value aux agriculteurs.

  • « Je souhaite  M’engager pour une irrigation collective en gestion publique »

Nicolas Gamache, 46 ans, Les Châteliers (anciennement Coutières). Soutenu par Europe Écologie-Les Verts

En tant que docteur en géographie (spécialiste du bocage gâtinais) et maire d’une commune rurale, je suis favorable à la protection des paysages de bocages. Je souhaite :
- défendre une valeur ajoutée locale et non délocalisable : la Pac doit être revue pour favoriser les compensations vers l’élevage à l’herbe, les circuits courts, l’agroécologie et la bio ; il faut privilégier des partenariats avec le secteur public afin que les produits locaux soient distribués localement ;
- Encourager la culture de protéines végétales locales (luzerne, soja, lupin), peu gourmandes en eau et de plus en plus demandées ;
- M’engager pour une irrigation collective en gestion publique (cuma, société d’économie mixte). L’argent public doit bénéficier à l’ensemble du monde agricole, des secteurs entiers sont en péril suite à la perte de l’ICHN ;
- Protéger les paysans et les terres agricoles. Les exploitants doivent pouvoir vivre de leur travail et trouver des repreneurs quand arrive l’heure d’une retraite amplement méritée.

  • « Je m’engage à travailler pour ouvrir le droit aux 1000 de retraite mensuelle minimum à tous les agriculteurs »

Cécilia Rochefort, 51 ans, Verruyes. Sans étiquette

L’environnement agricole a marqué mon enfance car dans ma famille, grands-parents, oncles et cousins y consacraient leurs vies et pour certains c’est toujours le cas. En Gâtine, où je vis, nous avons la chance d’avoir encore de l’élevage et de belles prairies. Cette agriculture diversifiée en Deux-Sèvres, c’est un patrimoine inestimable. Si je suis élue, je m’engage à agir pour que l’agriculture bénéficie des mesures nécessaires dans le cadre du plan de relance. Que les initiatives menées par les agriculteurs pour pérenniser leur exploitation, la diversifier, aboutir à un modèle économique, soient soutenues financièrement.
D’autre part, bien que les négociations sur la Pac échappent quelque peu aux législateurs nationaux, des contacts avec certains députés européens s’imposeront. La nouvelle programmation ne peut être défavorable à nos agriculteurs.
Enfin, je m’engage à travailler pour ouvrir le droit aux 1000 € de retraite mensuelle minimum à tous les agriculteurs, qu’ils aient ou non fait toute leur carrière dans ce secteur.

  • « L’agriculture, et plus largement la ruralité, doivent impérativement être protégées »

Xavier Argenton, 57 ans, Parthenay, Union Centriste

J’ai soutenu la mise en place et la pérennisation d’outils de production agroalimentaire de proximité au nom de la valeur ajoutée. Les agriculteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur métier. Les différents types d’agricultures doivent pouvoir prospérer en respectant les mêmes objectifs de préservation des ressources naturelles. Le développement des circuits courts, nouvelle source de revenus pour les producteurs, doit être accompagné.
L’agriculture est souvent injustement attaquée alors que ce secteur d’activité économique s’est transformé et continue de le faire pour répondre aux demandes et besoins de la population.
Je continuerai de défendre l’agriculture en qualité de sénateur car c’est le fer de lance d’une question plus large, celle de la ruralité qui doit être impérativement protégée. Je m’attacherai à défendre le revenu agricole, les prix, les préférences locales dans la restauration : c’est bon pour l’environnement, pour les agriculteurs et pour la qualité alimentaire.
Je soutiendrai un projet de bouclier rural qui maintienne les services publics.

  • « Défendre un modèle agricole équilibré »

Rodolphe Challet, 47 ans, Niort, sans étiquette

À chaque contrainte supplémentaire imposée aux producteurs français succède une vague d’importations de produits étrangers. Multipliées par deux depuis 2000, elles occupent désormais une place significative dans l’alimentation quotidienne des Français. La France importe sans doute 20 % de son alimentation. Or, un quart de ces importations ne respectent pas les normes sanitaires minimales requises en France » (extrait du rapport sénatorial « La France, un champion agricole mondial, pour combien de temps ? » 2019.
L’agriculture française a fait beaucoup d’efforts pour limiter les effets négatifs de son activité sur l’environnement et la santé. Nous devons soutenir ces efforts en évitant de placer nos agriculteurs face à une concurrence déloyale. Les contrôles opérés sur les importations sont insuffisants, faute de moyens : ils concernent à peine 5 % des volumes.

  • « Afin que nos agriculteurs puissent vivre de leur travail, je suis pour l’interdiction de la vente à perte »

Arnaud Humbert, 49 ans, Val de Thouet, Rassemblement National

Qu’elle soit conventionnelle, bio ou raisonnée, l’agriculture est un enjeu capital pour la valorisation de notre territoire. Elle fait partie intégrante de la stratégie d’autonomie mais elle est aujourd’hui affaiblie par la concurrence déloyale due aux multiples traités de libre-échange.
La crise à laquelle nous faisons face nous impose un changement de modèle qui doit muter vers une alimentation durable. Le localisme doit être la pierre angulaire de cette mutation qui permettra d’ouvrir de nouveaux débouchés, à travers le développement de circuits courts d’approvisionnement dans la restauration collective, écoles, collèges, lycées et établissements médico-sociaux.
Mais avant tout, il est urgent d’engager une action prioritaire afin que nos agriculteurs puissent vivre décemment de leur travail et préserver leur activité.
Puisque les négociations entre les exploitants et l’industrie agro-alimentaire ne suffisent pas, il est nécessaire de légiférer, à l’instar du code du commerce, pour interdire la vente à perte de leur production afin que les agriculteurs obtiennent le prix juste pour leurs produits.

  • « La France est une puissance agricole de premier plan et doit le rester »

Philippe Mouiller, 50 ans, Moncoutant-sur-Sèvre, Les Républicains

Élu des Deux-Sèvres, je suis attentif aux problématiques relatives aux secteurs agricole et agroalimentaire. En effet, je suis attaché à ce que nos agriculteurs puissent vivre de leur travail et prétendre à des pensions de retraite garantissant un niveau de vie satisfaisant. Certains d’entre eux, je pense aux éleveurs, ne sont pas rémunérés à la hauteur des efforts qu’ils fournissent.
Une agriculture forte et diversifiée est la garantie de notre indépendance alimentaire. Et nous avons vu combien il importait de pouvoir compter sur la réactivité et l’adaptabilité de nos agriculteurs, pendant la crise sanitaire.
La France est reconnue et enviée, au niveau mondial, pour la qualité et la diversité de ses productions agricoles. Les normes exigeantes qui pèsent sur les agriculteurs assurent la nécessaire sécurité alimentaire.
Le secteur agricole contribue à la création d’emplois directs et indirects en milieu rural, non délocalisables. Il convient de veiller à ce que les exportations agricoles continuent de peser dans notre balance commerciale.
Parce que l’agriculture façonne et valorise nos territoires, je continuerai à être particulièrement attentif aux évolutions législatives concernant l’agriculture et ses acteurs.

  • « Je soutiens le protocole d’accord de construction et d’exploitation des 16 réserves de substitution »

Christine Heintz, 59 ans, Salles, La République En Marche

Petite fille d’agriculteurs installés à Salles depuis plus de trois siècles, je suis maire adjointe de la commune.
Elue sénatrice, mon engagement portera sur la nouvelle action gouvernementale qui veut s’appuyer sur les territoires de vie et leur diversité, afin de relancer l’économie et la cohésion sociale.
Je soutiendrai le plan de relance, notamment en faveur du monde agricole deux-sévrien, accueilli avec beaucoup d’espérance, et je veillerai à ce qu’il soit appliqué équitablement.
Je soutiens le protocole d’accord de construction et d’exploitation des 16 réserves de substitution afin d’accompagner la mutation de l’agriculture. Je défendrai son juste élargissement aux zones d’élevage du Nord déjà très affectées par la sécheresse et la perte de l’ICHN. J’accompagnerai les efforts attendus en matière de biodiversité et de diminution des produits phytosanitaires.
Pour alléger les blocages administratifs et bureaucratiques, porter les besoins d’ajustement et de souplesse, j’assurerai une disponibilité de proximité, et je deviendrai le relais de terrain pour tous les élus deux-sévriens, sans distinction de taille ou de localisation.

  • « Nos filières méritent un soutien des politiques publiques au nom de la souveraineté alimentaire »

Nathalie Lanzi, 55 ans, Niort, Parti Socialiste

La «ferme Deux-Sèvres» est à une période charnière. Changement des modes de consommation, changement des pratiques et méthodes culturales et ceci, avec un changement climatique que nous ressentons déjà. Tout ceci pose question et parfois même effraie tant les défis semblent lourds.
Pourtant nos atouts sont là!
- Nos filières méritent un soutien des politiques publiques au nom de la souveraineté alimentaire, intention saluée par les syndicats agricoles mais dont le faible budget alloué - seulement 364 millions d’euros - est dénoncé. D’autant plus que le revenu des agriculteurs, lui, n’a toujours pas décollé.
-  Le vieux continent importe 37 millions de tonnes de protéines végétales dont 33 millions de tonnes de soja sud-américain. Il y a nécessité de créer une vraie filière en France et en Europe nous permettant d’être moins dépendant du soja importé, qui contribue en plus à la déforestation amazonienne.
- 50 % des chefs d’exploitation partiront en retraite dans les dix prochaines années. Il faut lancer une vaste «campagne grand public» pour faire connaître les besoins en recrutement de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Nous devons accompagner notre agriculture en ce sens pour permettre la réussite de ces transmissions.

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