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Des vendanges prometteuses malgré de fortes disparités

Une année contrastée pour les viticulteurs. D’un côté des rendements et un degré élevé, de l’autre les dégâts du climat et des maladies.

«On serait sur une année au-dessus de la moyenne avec une très forte dispersion», synthétise Joseph Stoll de la station viticole du BNIC.
«On serait sur une année au-dessus de la moyenne avec une très forte dispersion», synthétise Joseph Stoll de la station viticole du BNIC.
© Patrick Cronenberger

Les vendanges se sont achevées et chacun s’attelle à faire le bilan d’une année difficile marquée par les aléas climatiques et le mildiou. Même si les indicateurs semblent au vert, ils cachent une forte disparité entre les viticulteurs.

Rendement prometteur
Joseph Stoll, ingénieur à la station viticole du BNIC, indique qu’il est un peu tôt pour un point complet mais une tendance s’affirme déjà : «L’état sanitaire de la récolte est très bon. La pourriture est excessivement absente. Les acidités sont faibles, ce qui posera la question de la conservation», résume-t-il.
Le rendement devrait être à la hauteur des estimations. «On s’en tient à celles publiées, avec une récolte autour de 110 hectolitres par hectare. Nos indicateurs nous ramènent à ce niveau. C’est une très bonne surprise. Nous avons assez peu de retours de viticulteurs touchés par la grêle et le mildiou, mais la situation peut être hypercontrastée selon les exploitations. Les bons rendements des uns compensent les difficultés des autres. Nous sommes sur un rendement moyen de 107 hectolitres par hectare sur la période 2007-2017, on serait donc sur une année au-dessus de la moyenne avec une très forte dispersion», synthétise Joseph Stoll. «En plus de la grêle, nous estimons que le mildiou a touché 10 % des exploitations à l’échelle régionale. Certains ont pu perdre la moitié de leur récolte. Nous attendons de voir ce que les déclarations de récolte donneront. Nous ferons un point une fois les vendanges terminées.»

L’UGVC reste prudente

Bien sûr, ces bonnes tendances restent à confirmer. Christophe Véral, le président de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac, veut rester prudent. «Il faut faire attention à ce que l’on dit : tant que l’on n’a pas tous les éléments. Ça peut avoir des répercussions graves sur la filière. La réalité est très diverse selon les exploitations», tempère Christophe Véral. «C’est comme quand on voit une jolie fille, on oublie tout le reste».
Les remontées du terrain sont globalement très positives. «On attend les chiffres précis du BNIC. Les remontées nous indiquent que la récolte devrait être généreuse et que l’on devrait avoir des degrés d’alcool fort. Il faudra faire attention à la garde de nos vins. La vendange est sanitairement très propre et nous devrons être attentifs lors de la distillation. On devrait pouvoir constituer de la réserve climatique» .

De bonnes surprises...et des situations plus graves

À Bois, chez Michel Amblard, c’est «la bonne surprise». Mais de suite, il a une pensée pour les viticulteurs du département, touchés par la grêle fin mai. «Certes nous avons eu une poussée de mildiou, mais nous avons maîtrisé la maladie» précise le président de la commission viticole de la FNSEA 17. Les vendanges se sont bien passées avec «des rendements honorables». «En sauvignon blanc pour les Vins de pays , nous sommes à
100 hl/ha en 1ère année de production. En pineau, on a eu les degrés.» Pour le cognac, c’est «carton plein» : «on est à 14,64 hl/ha. On fera un peu de réserve climatique .» Quelque peu surpris de cette vendange sur son exploitation, il souligne que «c’est une chance extraordinaire». Il se souvient avoir connu d’autres années similaires : «c’est la 3ème année pléthorique que je connais dans ma vie. Nous avons eu 1973, 1990 et 2018». Il espère vivement que l’après 2018 ne soit pas la même que celles des deux autres années passées. «En 1974, on a connu par la suite la crise pétrolière. En 1991 c’était le gel et deux ans après la crise financière. Espérons que les années à venir soient raisonnables.» Il reste tout de même confiant. «Elles devraient l’être car l’organisation du vignoble est différente. Les productions et les débouchés sont bien cloisonnés. C’est très important, cela permet aux filières de se structurer. La partie aval connaît l’amont (les potentiels de production, les surfaces,…).»
Toujours avec cette sensibilité de «rassembleur, de bienveillance», Michel Amblard, évoque aussi les vendanges de ceux qui ont été durement touchés au printemps. La grêle a frappé sur certains secteurs, avec un impact fort sur les vignobles. Des vignes n’ont pas produit. «Sur certains cantons de St-Genis à Jonzac, des secteurs ont déjà  été durement frappés dans les années précédentes : la grêle de 2014, gel en 2017, grêle cette année. Des viticulteurs n’ont eu qu’une bonne année en 2016. Certains vont déposer le bilan» annonce-t-il avec désolation. «D’où l’incompréhension sur le niveau du rendement commercialisable au cognac (14.64) alors qu’au départ le positionnement était  de 12,5. Cela nous semblait logique. Entre 12,5 et le 16 hl/ha maximum autorisé, il y avait la possibilité de faire jouer la solidarité. En montant à 14,64, on réduit d’autant cette possibilité.» concède-t-il.
À St-Eugène, chez Dimitry Baratange, c’est aussi «une très bonne surprise. C’est une année qui restera dans les annales». Les vendanges (29 ha cognac et vins de pays) ont débuté le 24 septembre et ont duré deux semaines  Le rendement est aussi au rendez-vous et permettra de faire une réserve climatique. Comme chez beaucoup de viticulteurs, le mildiou a été «la bête noire», mais Dimitry Baratange a réussi à le «contenir en serrant les cadences». Il a connu un épisode de gel, «mais très peu. C’était surtout sur des parcelles basses.»

 

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