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Des finances qui plombent les missions associatives

C'est au sud du département que nous tournons le regard. La MJC Claude Nougaro a annoncé des difficultés financières telles que son existence est en question. C'est aussi le cas pour le Centre culturel La Marchoise à Gençay. Le Centre social d'animation Mille Bulles est plus optimiste mais prudent.

De gauche à droite, Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier, coprésidents de la MJC Claude Nougaro et Carole Maire, la directrice, attendent plus de mobilisation des élus pour sauver la structure.
De gauche à droite, Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier, coprésidents de la MJC Claude Nougaro et Carole Maire, la directrice, attendent plus de mobilisation des élus pour sauver la structure.
© Marine Nauleau

"Je viens là depuis toujours. Pour me distraire et c'est très bien. Sans la MJC, ce serait un grand vide" explique Odette qui sort justement d'une activité. Elle sait que le devenir de la MJC est en suspens. Car si le sujet des finances est récurrent, aujourd'hui, il place certaines associations au pied du mur. À Montmorillon, la MJC Claude Nougaro tire la sonnette d'alarme. Avec des charges qui ont augmenté de 25% sur les trois dernières années, l'équation semble insoluble. " Les aides que nous demandons aujourd'hui c'est pour terminer 2025 affirme la directrice Carole Maire, et pas pour des dépenses de roi, pour se faire plaisir car nous ne sommes pas en sureffectif au vu des actions que l'on mène". Une réunion des financeurs en février dernier a abouti à un audit et un plan d'action qui va désormais débuter, avec des baisses d'activité et un plan de départ volontaire avant des licenciements économiques. Mais Carole Maire l'affirme: " les décisions d'aujourd'hui n'auront un effet qu'en 2026 et donc si on tient la fin 2025 car il manquera bel et bien 200 000€ après le plan d'action". Car si des activités ont été réduites ou proprement arrêtées (lire l'encadré), dont le 60e anniversaire prévu à l'automne, il faudra bien plus. Mais quoi ? L'appel aux dons, au mécénat,

Levier de lien social

C'est la lassitude qui prime désormais, relayée par les trois coprésidents de la MJC : Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier. " Il y a de l'argent mais ça dépend à quoi on tient. J'estime que nous remplissons des missions qui sont à la limite de la délégation de service publique, entre l'épicerie sociale, l'accueil de loisirs, le dispositif habitat jeunes, sans oublier nos missions d'animation culturelle. Des missions importantes pour le territoire et je ne comprends pas pourquoi les collectivités ne se servent pas de nous, dans le sens positif du terme, pour nous soutenir dans ces missions comme un levier du lien social " souligne Samuel Arlaud. Éric Dauchier s'inquiète d'ailleurs du manque de mobilisation autour de la MJC. " La menace de fermeture plane mais on n'a pas l'impression que cela inquiète les élus et même peut être nos adhérents. Mais il y aura de la casse". La MJC emploie 45 personnes et compte aujourd'hui 1100 adhérents. Les coprésidents ne manquent pas de souligner que cela représente un habitant de Montmorillon sur cinq. "C'est la ville qui est le plus bénéficiaire de nos actions alors que la subvention n'a pas bougé depuis 4 ans " souligne Éric Dauchier qui s'adresse directement aux élus.

"Je n'imagine pas la ville sans la MJC"

Contacté, le Maire, Bernard Blanchet se dit serein, notamment grâce à l'audit. " Il aurait été important de traiter les signaux d'alerte émis depuis plusieurs années. Depuis notre arrivée, la subvention a augmenté de 30% et les contraintes que l'État nous impose ne nous permettent pas d'aller plus loin. Mais je suis optimiste et je n'imagine pas la ville sans la MJC. On va la sauver". Pour le maire, cela va passer par la mise à disposition de locaux pour le pôle logement et l'audit va permettre une reprise d'u travail sur une convention tripartite. Bernard Blanchet est tellement optimiste qu'il est certain que les licenciements qui se profilent ne signifient pas une baisse des actions. " Il y a des organisations à mettre en place, des optimisations mais ce n'est pas notre rôle de dire aux responsables comment fonctionner". Désabusés, les responsables associatifs ont bien compris que leur "modèle économique" devrait être plus "rentable".

Les élus pensent qu'on est dans le paysage

Du côté de Gençay, l'inquiétude est aussi financière pour le Centre culturel La Marchoise. Loin du thème de l'illusion et la magie porté actuellement dans le Festival Art imaginaire, qui propose des animations, expositions et spectacles vivants. Bientôt ce sera le festival de conte sous la lune avant des spectacles tout l'été. La diffusion culturelle et la valorisation, des cultures populaires en ruralité, c'est bel et bien le fer de lance du centre depuis 60 ans. Mais là aussi, le soutien n'est pas suffisant et les missions d'aujourd'hui ne peuvent plus reposer uniquement sur les bénévoles. " Les élus pensent  que la fin des emplois aidés a été pour nous un moment charnière. La responsabilité de gestion d'une entreprise ne peut pas reposer sur des bénévoles. D'autant que ça ne donne pas envie aux jeunes de prendre le relais. C'est beaucoup trop de temps" confirme Pierre Chevrier, coprésident. Aujourd'hui, à près de 80 ans, il assume aujourd'hui les missions qu'il avait quand il était salarié de l'association. Il n'a jamais été remplacé. Cette semaine, une réunion de concertation avec les élus de la communauté de communes du Civraisien doit se tenir pour négocier un plan sur trois ans.

Optimiste mais prudent

Le centre social d'animation Mille bulles, à Saint-Maurice-la-Clouère est plus jeune puisqu'il a obtenu son agrément en 2023. Sa directrice admet que l'inquiétude a été réelle en 2024 alors que la revalorisation des salaires, décidée au niveau national, impactait de près de 40 000€ le budget. "Nous avons craint que les subventions ne suivent pas. Mais la collectivité a répondu présent et il y a aussi une vraie volonté de la Caf et de la MSA d'aider nos structures en milieu rural. Nos marges de développement sont restreintes et on répond aux appels à projets pour amorcer la pompe. On est plutôt optimiste mais on reste prudent car les charges sont importantes" souligne Marie Fraudeau, directrice de Mille Bulles.

Le centre d'animation emploie aujourd'hui 20 personnes. Ses actions se dirigent principalement vers la famille et la parentalité et l'environnement à travers la recyclerie. Cette dernière prend de l'ampleur et constitue un axe de développement majeur.

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