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Déficit fourrager : On ne vous fera plus le coup de la panne !

Faudra-t-il avancer la date des prochaines coupes de fourrage dans 20 ans ? L’adaptation semble obligatoire.

La journée Cap’vert organisée à l’INRA de Lusignan sur le site de Patuchev a présenté de nombreuses approches alimentaires en caprin.
La journée Cap’vert organisée à l’INRA de Lusignan sur le site de Patuchev a présenté de nombreuses approches alimentaires en caprin.
© DR

Ces dernières années, les stocks en fourrage ont été mis à rude épreuves, notamment avec des sécheresses estivales prolongées. Les réponses apportées peuvent être des « mesures d’exception », prises dans l’urgence et ponctuellement. Mais, face à la répétition de ces situations, une réflexion doit être menée à moyen/long terme pour sécuriser son système fourrager.
Outre l’achat de fourrages, la solution peut être dans les dérobées. Un mélange Ray-Grass/trèfle incarnat permettra un rendement en début de printemps d’environ 3 t de MS/ha, avec une valeur en vert de 17 % de protéines (MAT). Un colza fourrager implanté en août sera valorisé (notamment en affouragement en vert) durant l’automne, où 3 t MS pourront être récoltées, à 13 % de MAT. Un semis sous-couvert de méteil, permettra de sécuriser l’implantation d’une prairie riche en légumineuses, tout en permettant une récolte en début de printemps.

Le choix des espèces prairiales à implanter

Il faut choisir la ou les bonnes espèce(s) adaptée(s) à ses objectifs et le contexte pédoclimatique. Dans des parcelles fraîches, à risque d’alternance hydrique, privilégier des espèces telles que les trèfles (violet, hybride et/ou blanc) ou la fléole, qui seront plus à leur aise. Tandis que dans des parcelles séchantes, la luzerne ou la fétuque élevée prolongeront la période d’utilisation. Les mélanges de variétés semblent également une piste prometteuse !

Une bonne première coupe pour sécuriser son stock

Faire une première coupe précoce permettra de récolter un fourrage de qualité au début de printemps et assurera des coupes suivantes de qualité et en quantité. Les projections climatiques  montrent que la première coupe pourrait avancer d’une semaine à l’horizon 2030-50 et une vingtaine de jours pour la fin du siècle à Lusignan.
En enrubannage, il faut respecter quelques règles de production (faucher à 8 cm minimum, avant le début de l’épiaison des graminées, bottelage à 50-65 % de MS et de quatre à huit couches de film) et de distribution aux animaux pour éviter tout problème sur les chèvres (deux semaines de transition alimentaire, un pilotage de l’enrubannage au refus - 5 % -, un complément de foin pour sécuriser la ration - 10-15 % de refus -, une botte distribuée en deux jours). 
Le foin ventilé peut également être une assurance récolte, qui permettra de constituer les stocks. Mais l’investissement est supérieur : comptez un investissement moyen de 1 000 €/chèvre pour du séchage en grange.

Nourrir son sol, pour assurer le potentiel de la prairie.

La fertilisation azotée peut être apportée par des engrais de ferme riches en matière minérale et à action rapide (lisier, fiente) ou par des éléments à action lente et riche en matière organique (fumier, compost). Les légumineuses jouent aussi le rôle de moteur azoté de la prairie. Dans les systèmes avec des cultures annuelles associées à des prairies, le compost de chèvre a tout son intérêt, comme amendement organique. Ses valeurs en azote et phosphore sont proches de celles d’un fumier vieilli de chèvres, mais avec deux fois plus de potassium et 100% d’azote organique !

Ne pas gaspiller l’herbe d’automne

La pousse automnale peut représenter 20-25 % de la production annuelle, avec des valeurs alimentaires proche de la deuxième coupe ! Par contre, la récolte est plus délicate (même en enrubannage). Un affouragement ou un pâturage ponctuel à l’automne peut permettre de valoriser cette herbe !

 

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