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Déchets: l'agriculture participe aussi au tri

La société lyonnaise Écovalim a débarqué dans la Vienne il y a 2 ans, à l'initiative de Guillaume Robin, informaticien de profession, qui cherchait à lancer une entreprise. Les signatures de contrats de gestion de biodéchets progressent, et un projet d'ampleur est dans les cartons.

Guillaume Robin, d'Écovalim, est le maillon " collecte " dans la chaîne du tri des biodéchets.
Guillaume Robin, d'Écovalim, est le maillon " collecte " dans la chaîne du tri des biodéchets.
© Marine Nauleau

Quel est votre métier ?

Écovalim est collecteur de biodéchets. L'entreprise est née à Lyon il y a une quinzaine d'années avec l'idée de générer de l'énergie "plus verte" dans le réseau GRDF, en alimentant les méthaniseurs. Il y a deux ans, je cherchais à lancer mon entreprise. J'ai découvert l'activité d'Écovalim et j'ai rapporté cette idée dans la Vienne. C'est la seule agence de l'ouest, après Lyon, Saint-Etienne, Mâcon et Grenoble.

Comment se passe une collecte ?

Nos camions passent une fois par semaine chez nos clients, des professionnels et collectivités qui produisent des déchets alimentaires. Ce sont des cantines scolaires, restaurants d'entreprises, restaurateurs, traiteurs. Nous remplaçons leurs poubelles pleines par les poubelles vides, nettoyées et désinfectées. Direction ensuite l'unité de méthanisation de Migné-Auxances pour les peser, enregistrer les volumes par clients et, en fin de mois j'établis une facture au poids pour chacun d'eux. Les déchets vont ensuite dans un hygiènisateur. Ce sont des cuves qui chauffent les déchets à 70° pour les débarrasser d'éléments pathogènes. Pour finir, ils sont transformés en gaz par la méthanisation et envoyés dans le réseau de distribution de GRDF.

L'unité de méthanisation de Migné-Auxances est le dernier maillon de la chaîne ?

La collaboration avec l'unité de méthanisation de Migné-Auxances permet à Écovalim de proposer à nos clients une solution de collecte et de traitement de leurs biodéchets, clé en main. Il n'y a pas de collecte sans traitement et l'unité de méthanisation avait un hygiénisateur, essentiel pour le traitement des biodéchets. Pour les agriculteurs associés de l'unité, c'est l'opportunité d'augmenter les volumes de biodéchets et d'équilibrer la ration du méthaniseur. L'objectif est de réduire la part de cultures dédiées dite Cive. Il y a un enjeu d'image mais aussi économique car ces cultures ont un coût.

Est-ce que la loi du 1er janvier, et l'obligation du tri des biodéchets à la source, a changé quelque chose pour Écovalim ?

Disons que les signatures de contrats sont plus nombreuses. Il y a deux ans, quand je suis arrivé sur ce marché, c'était encore un peu tôt. Les professionnels payaient pour traiter leurs biodéchets en déchèteries, ou bien les mettaient à la poubelle d'ordures ménagères, pour les moins vertueux. Ces déchets finissaient en incinérateur, ce qui ne coûte rien mais quand on sait que les déchets verts sont faits à 60 % d'eau, ce n'est pas très logique de vouloir les brûler, d'autant que c'est très énergivore. Depuis la loi, certains clients se sont saisis de la question et d'autres n'ont plus besoin de gérer la collecte. Et tous ces acteurs contribuent à la production de gaz vert.

Vous portez un projet pour compléter ce dispositif ?

Écovalim collecte aujourd'hui 800 tonnes de biodéchets par an. Le développement est en marche mais il manque encore un maillon: celui des déchets emballés des supermarchés. Cela peut-être des palettes de soda périmé ou encore des aliments qui étaient dans une chambre froide qui est tombée en panne. Il faut alors un biodéconditionneur mais aussi un site dédié. Le groupe Cap Vert Énergies, qui a racheté Écovalim, spécialisé dans la construction de méthaniseur porte ce projet de construction d'un centre de massification et de déconditionnement, à Migné-Auxances. L'unité verra le jour d'ici 2 ans mais dans 6 mois, un bâtiment temporaire abritera le biodéconditionneur et l'activité pourra commencer.

Quel est l'intérêt de ce biodéconditionneur ?

La machine sépare tous les flux et fabrique une soupe à haute valeur énergétique. L'ambition est de traiter 8000 tonnes de déchets par an et d'alimenter plusieurs unités de méthanisation.

L'objectif de la loi "anti-gaspi" est de réduire le volume des ordures ménagères et le gaspillage alimentaire et donc les biodéchets, qui sont votre matière première. C'est une crainte ?

Non pas du tout, si je peux contribuer à la réduction de ces biodéchets, je suis partant! L'intérêt est aussi de garder le circuit de collecte et de traitement en local. Il n'est évidemment pas question de dire "faites plus de déchets" mais plutôt d'inciter les particuliers à plus trier, mais aussi les collectivités à faire appel à nos services pour éviter que les déchets soient enfouis ou incinérés, et qu'au contraire ils génèrent de l'énergie.

 

Lire également notre article sur les choix faits dans la Vienne par les collectivités et entreprises en terme de h-gestion des biodéchets

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