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Créer du lien entre élus et agriculture locale

Plusieurs élues de Poitiers ont cette semaine chaussé leurs bottes pour partager le travail de quatre exploitants de la Vienne. Objectif: créer des liens, mais aussi continuer et amplifier les efforts pour fournir une alimentation locale ou bio dans les cantines de la commune. 

Les désaccords et tensions sur certains dossiers, comme celui de l’eau peuvent parfois donner l’impression que la mairie de Poitiers est éloignée de l’agriculture. « Il y avait des agriculteurs parmi mes aïeux, et j’ai des amis qui sont dans l’agriculture, mais j’ai effectivement peu de liens avec le monde agricole » reconnaît Léonore Moncond’huy, la maire de la ville. « Mais je veux comprendre les réalités du métier ». C’est ce qui a poussé la municipalité à mettre en place l’opération « Producteur / productrice d’un jour », avec la Chambre d’agriculture de la Vienne. « L’idée nous trottait dans la tête depuis un moment. On s’est inspiré de ce que propose la chambre des métiers et de l’artisanat, avec « Artisan d’un jour », que j’ai fait à plusieurs reprises ». Philippe Tabarin, président de la chambre d’agriculture, rappelle aussi qu’il est « plus facile de mettre en place des actions et de fixer des objectifs réalisables en ayant de tels échanges ». Cette semaine, quatre exploitations du département ont ainsi accueilli des élues de Poitiers : la ferme du Maras à Chauvigny, le vignoble de François Turpeau à Saint-Martin-la-Pallu, le domaine Ampelidae à Jaunay-Marigny et l’EARL O Potager Familial à Ouzilly. Des exploitations pas tout à fait choisies au hasard, mais parmi celles qui fournissent des produits à la mairie pour ses cantines scolaires, crèches, Ehpad et restaurants administratifs. « Nous servons 6 500 repas chaque jour, soit plus d’un million par an » rappelle Élodie Bonnafous, adjointe à la production alimentaire locale et à la restauration scolaire.

Alimentation locale

Parmi les 2,8 millions d’euros de denrées achetées, 30 % sont locales ou bio. « Il faut ajouter à cela près d’un million d’euros pour les réceptions. Notre objectif, c’est d’atteindre 100 % d'alimentation locale, avec un palier à 50 % dans 3 ans » précise Léonore Moncond’huy, avant d’ajouter qu’une rallonge budgétaire devrait être votée lors du prochain conseil municipal pour continuer à s’approvisionner en local, malgré l’inflation. Mercredi matin, la maire, Élodie Bonnafous, et Zoé Lorioux-Chevalier, conseillère municipale déléguée à la coopération européenne et internationale, ont débuté la journée par des vendanges mécaniques chez François Turpeau. « Nous y sommes allées à 7h... C’était presque la fin pour eux ! J’ai été surprise de voir que même en vendange mécanique, il faut pas mal de personnel ». Les élues ont ensuite pris la route du domaine d’Ampelidae, comme les raisins qui venaient d’être ramassés. Après avoir visité le site de la Roche et découvert les étapes de fabrication du vin, elles ont rejoint les jeunes vignes installées à côté du Domaine d’Aliénor, à Jaunay-Marigny. Sécateur en main, et avec les consignes des viticulteurs mais aussi les conseils pratiques des saisonniers présents, elles ont coupé les grappes de muscat durant une bonne partie de la matinée. L’occasion de se rendre compte du nombre important des étapes qui précèdent la mise en bouteille, et d’évoquer les difficultés de recrutement. Outre les échanges avec les agriculteurs, ces matinées ont également servi à filmer les exploitants. « Nous pensons diffuser ces vidéos dans les écoles » explique Élodie Bonnafous, qui souhaite aussi que les enfants identifient mieux la provenance des produits qu’ils consomment dans les écoles. Et l’évènement (qui sera renouvelé l’année prochaine) pourrait aussi en inspirer d’autres. Mardi, lors de la matinée passée dans la ferme du Maras, Zoé Lorioux-Chevalier s’est par exemple dit qu’emmener des délégations étrangères visiter de telles exploitations était pertinent.

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