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Courçon mise toujours sur sa minoterie

L’assemblée générale de la coopérative, qui s’est tenue le 12 décembre à Courçon, a mis en lumière l’importance de ce débouché de proximité, à la fois pour les agriculteurs céréaliers et en terme d’image.

Le bâtiment de la minoterie de Courçon, qui accueille à l’heure actuelle le magasin de farine, lequel devrait être déplacé à terme dans la boulangerie-’’snacking’’ du centre-bourg.
Le bâtiment de la minoterie de Courçon, qui accueille à l’heure actuelle le magasin de farine, lequel devrait être déplacé à terme dans la boulangerie-’’snacking’’ du centre-bourg.
© AC

Le mauvais temps n’a pas découragé les adhérents de la coopérative de Courçon, conviés à leur assemblée générale le 12 décembre dernier. Réunis dans la salle socio-culturelle, ils ont écouté leur président, Luc Servant, et leur directeur, Denis Riffaud, faire le bilan de la campagne écoulée et un point d’étape sur celle en cours. Après trois années difficiles, la récolte 2019 s’est mieux déroulée. « Avec le printemps sec qu’on a eu, c’est plutôt une bonne surprise », avoue Denis Riffaud. Les rendements ont été au rendez-vous en blé tendre, la qualité du blé dur était optimale, les marchés en tournesol strié viennent d’être reconduits pour cinq ans et même en maïs, « poumon de notre activité », malgré les conditions de l’automne, l’année devrait être au final plutôt bonne. Il y a bien le colza qui pose un peu problème : « on a eu 30 t cette année… Un camion parti tout de suite en livraison. » Mais dans l’ensemble, tout fonctionne plutôt bien. « On va frôler les 40 000 t de collecte cette année », explique le directeur. L’inquiétude porterait plutôt, en raison des semis tardifs (voire annulés pour les cultures d’hiver), sur la prochaine campagne. « Je suis très inquiet sur le volume de production de l’an prochain », a révélé Luc Servant à l’occasion de son rapport moral. « Il est indispensable de rendre nos entreprises plus résilientes face à ces fluctuations incessantes des conditions climatiques et des marchés, par des moyens de production et de protection de nos cultures suffisants, par le maintien de l’irrigation et par des dispositifs assurantiels adaptés », a-t-il plaidé.

Ouvrir une boulangerie

Au cours de l’année écoulée, la coopérative a investi à hauteur de 1 350 000 € pour renforcer son site de St-Hilaire-la-Palud (79), avec la création de 6000 t de stockage et d’un séchoir. Le projet a été bouclé rapidement, entre février et septembre. Sur sa base de Courçon, les efforts ont porté sur le renforcement de cellules « PRIVE ». En discussion depuis plusieurs années, le projet a été mené dès février. Toutefois, l’une de ces cellules s’est effondrée en août, handicapant le site pour la collecte de maïs. Heureusement, les dégâts ont été pris en charge par l’assurance et les travaux de réfection ont été achevés au 15 novembre. 
L’assemblée générale a aussi été l’occasion de présenter les projets qui vont animer la minoterie emblématique de la coopérative. Prochainement, elle va prendre part à l’ouverture d’une boulangerie dans son fief, La Mie des Pains. « C’est un projet qu’on a depuis un an, dans le centre-ville de Courçon », explique Denis Riffaud. L’opération est menée avec la mairie, qui a acheté les locaux place du Marché et va les louer à la coopérative, laquelle va les sous-louer aux boulangers, Loïc et Jennifer Madeux. Le magasin ouvrira dès janvier, mais ça ne sera pas l’aboutissement du projet, loin s’en faut. « L’idée, c’est de doubler la surface de l’ancien magasin, à la fois en vitrine et en espace de travail. » Dans un premier temps, le pain sera préparé dans l’ancienne caserne, avant aménagement des nouvelles cuisines. Les travaux s’étaleront sur trois ans, jusqu’à ce que l’espace soit pleinement opérationnel. À terme, « ce sera notre base de production de pain », pour l’approvisionnement des établissements scolaires notamment. Mais le magasin accueillera aussi un espace « snacking », et surtout le magasin de farine, transféré depuis la minoterie. 
Mais les projets au niveau de la meunerie ne concernent pas que l’échelle locale. La coopérative travaille également sur des sacs de farine pour pizza : des conditionnements de 15 kg, plus petits que ceux destinés aux boulangers. « Là, on touche une autre clientèle. » Denis Riffaud a d’ailleurs profité de l’occasion pour évoquer l’importance croissante de ces conditionnements par rapport au vrac. La minoterie commercialise désormais sa farine dans de nouvelles enseignes, comme les magasins Gamm’vert ou Couleur Marché, et travaille son image grâce à un partenariat avec Mickaël Morieux, meilleur ouvrier de France en boulangerie. « Pour nous c’est assez stratégique pour développer notre gamme bio dans la région parisienne… et lancer la boulangerie de Courçon. » Même si ses ambitions grandissent, la coopérative-minoterie reste toujours autant attachée à son site d’origine.

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