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Commerces multiservices : la ruralité c'est la proximité

Multiservices, épicerie de village, supérettes... À Château-Garnier et Aslonnes, ces commerces du quotidien ont rouvert depuis quelques semaines, repris par des commerçants qui croient à la proximité. Encore faut-il que les clients y croient aussi.

Traiteur de profession, l'activité était déjà forte dans le sud Vienne pour le couple Lefrançois, qui préparait les banquets de clubs d'aînés, d'associations de chasseurs ou encore de baptêmes, de mariages et d'anniversaires. Bien connus donc, c'est à eux que le maire de Château-Garnier pense pour reprendre le restaurant quand il ferme ses portes il y a 2 ans. "Nous n'avions pas très envie mais c'est l'activité et l'attractivité d'une commune qui dépend de ses commerces. On s'est lancé après le Covid " explique Véronique Lefrançois. Quand, en septembre dernier, le multiservices ferme ses portes, le couple hésite. Mais il faut dire que le commerce est attenant au restaurant. " Si on manquait d'un ingrédient, on venait ici parfois. Et on se dit que c'est dommage que personne ne le reprenne " souligne Dominique Lefrançois. Leur fille, Alice, vient d'obtenir son bac pro vente en commerce alimentaire et boisson à la MFR de Chauvigny et elle a d'ailleurs une solide expérience à travers bon nombre de stages. " Ça me plaît, les clients sont gentils. J'ai fait quelques aménagements dans le magasin. On a investi dans une chambre froide. J'essaie de travailler en local. Nous faisons dépôt de pain du boulanger de Bouresse et nous prenons les légumes sur le marché de Gençay auprès de Philippe Blanc de Fleuré " détaille Alice qui fournit déjà les légumes pour la cantine du village.

Jouer le jeu du commerce local

La famille Lefrançois mise sur les produits locaux avec le miel de Charles Noirault de Joussé, le fromage Le Pilochou d'Anché et multiplie les idées de services : la vente de fruits de mer et de poisson chaque semaine, du linge de maison ou encore, prochainement, du matériel de pêche. Alice Lefrançois a voulu aussi lancer la vente d'aliments en vrac : pâtes, lentilles ou encore café. "C'est un test. Il faut que les gens s'habituent " complète Dominique Lefrançois.

Que les habitants s'habituent et viennent surtout dans le multiservices. "On a voulu reprendre le commerce pour que les habitants aient quelque chose mais il faut qu'eux aussi jouent le jeu du commerce local. Peut-être que c'est un peu plus cher en effet mais finalement moins puisqu'on évite de prendre la voiture" explique Dominique Lefrançois. C'est sur le pari de cette prise de conscience que Jérôme Di Mercurio et Marion Hérault se sont lancés dans l'aventure du commerce, en septembre, avec le 101 à Aslonnes. Ces anciens collègues, soignants, ont réalisé un rêve. "On parlait souvent ensemble de notre envie de tenir un commerce. Le Covid a stoppé nos recherches tout en renforçant notre volonté de faire un autre métier. L'occasion s'est ensuite présentée ici à Aslonnes" relève Jérôme Di Mercurio. "On avait envie de tenir un commerce en rural car ici c'est un vrai service aux habitants. Le commerce c'est un endroit où on achète ce dont on a besoin mais aussi où on croise des voisins" complète Manon Hérault. Les deux associés ont misé sur la bannière Coop Atlantique pour bénéficier d'une centrale d'achat. Ils ont été bien soutenus aussi par la municipalité. Quelques travaux de peinture et d'aménagement plus tard, à côté du bar, l'ancienne salle de restaurant est devenue un espace de jeux avec canapés, fauteuils et surtout jeu de fléchettes au mur, baby-foot et flipper. "On a voulu un espace familial. Quand on a des enfants, on hésite à venir prendre un verre parce que les enfants vont s'ennuyer. Ici, ils peuvent dessiner et faire un jeu de société pendant que leurs parents sont avec des amis" explique Manon Hérault. Côté supérettes, des produits locaux trônent sur les étals : farci poitevin de Sommières-du-Clain, poulets du Gaec du Marronniers d'Iteuil tous les vendredis, fromages de la Ferme des pervenches, œufs et bientôt du miel. " On a bien conscience qu'il n'est pas possible de faire des grandes courses ici mais pour le quotidien, c'est pratique ! Pourvu que les habitants jouent le jeu du commerce local à préserver dans nos villages, sinon ça ne fonctionnera pas " croit Manon Hérault.

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