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Comment construire collectivement la compétitivité des exploitations laitières ?

Un rapport remis au ministère de l’Agriculture à l’automne dernier s’est penché sur la situation de la filière.

La filière française laitière représente environ 250 000 emplois, pour un chiffre d'affaires de 30 milliards d'euros.
La filière française laitière représente environ 250 000 emplois, pour un chiffre d'affaires de 30 milliards d'euros.
© AC

Répondre à la question de la compétitivité des exploitation laitières n’est pas une mince affaire. Marie Dervillé, maître de conférences à Sciences Po, s’y est attelée et a rendu, à l’automne dernier, un important rapport au ministère. Point de départ, la « richesse » de la filière française : 30 milliards d’euros, 250 000 emplois. Un décor : la mise en concurrence après la fin des quotas. « La compétitivité des exploitations laitières françaises est aujourd’hui en question du fait d’un productivité du travail plus faible et des charges de mécanisation plus élevées que ses voisins, pour des prix de vente du lait comparables. » Elles sont affectées par la volatilité des prix face aux pays du Nord. « Le différentiel de performance est au moins lié à des évolutions structurelles tant au niveau de la production (agrandissement) que de la transformation (forte concentration des outils coopératifs) » explique-t-elle. Dans cette notion de compétitivité, l’histoire récente a vu s’accroître l’autonomie et la sécurité alimentaire du troupeau, ainsi que le pâturage, le monitoring du cheptel et la robustesse des animaux. Marie Dervillé discerne ainsi dans les difficultés actuelles, certes un déséquilibre conjoncturel (offre-demande), mais aussi structurel. « La disparition des quotas constitue un choc de productivité », analyse-t-elle, « qui en plus des exigences environnementales et sociétales conduit à une pression importante. » Si, comme postulat, elle prend que la compétitivité est le fruit des stratégies internes et externes, Marie Dervillé parle d’analyse « généalogique » du secteur laitier français et tacle au passage une « logique institutionnelle corporatiste. » Selon son étude, il existe des stratégies d’entreprise (entrepreneuriale), patrimoniale. Ils doivent conduire à des stratégies de création de valeur et de partage des tâches entre les acteurs. Le tout sous la houlette de politiques publiques. Pour elle, les scénarios de la compétitivité qu’elle échafaude permettent « une compétitivité, construction sociale » qui bousculeront les rapports de concurrence et les modèles d’entreprises. Prônant les élevages laitiers agro-écologiques, elle imagine une « spécialisation laitière de territoires dotés d’un potentiel herbager ou d’exploitations adossées à la valorisation. » Ses maîtres-mots de la compétitivité sont « souveraineté, efficience et résilience ».

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