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Parcours
Claude et Laurence ont su provoquer la chance

Un lieu de vie, un outil, l’esprit d’entraide. Claude Rouvreau souhaitait transmettre bien plus que du matériel. L’anticipation du cédant et la détermination de Laurence Caspar, le repreneur, lui auront permis de réaliser son souhait.

Laurence Caspar était la seule candidate à la reprise intéressée par l’ensemble de l’outil, cheptel ovin compris. En septembre 2009, elle reprenait l’exploitation de Claude Rouvreau.
Laurence Caspar était la seule candidate à la reprise intéressée par l’ensemble de l’outil, cheptel ovin compris. En septembre 2009, elle reprenait l’exploitation de Claude Rouvreau.
© C. P.
«C’est la chance », commente Claude Rouvreau au souvenir des longs mois sans un coup de fil intéressé. « Oui , la chance », confirme Laurence Caspar aujourd’hui agricultrice au Riveau, à Vasles. Le premier, jeune retraité, la seconde, jeune agricultrice, croient en leur bonne étoile… Une bonne étoile qui, à y regarder de plus près, semble davantage tenir à la détermination des deux complices qu’à l’influence de quelque force irrationnelle. « Je suis venue de Metz une journée. J’ai enchaîné trois visites de fermes en vente. Deux exploitations en production caprine dans la Vienne et celle de Claude, seule à proposer un troupeau de moutons. » L’exploitation inscrite au répertoire à l’installation depuis quelques mois déjà offrait 43 hectares, 450 brebis et une maison d’habitation. Un ensemble cohérent. « Pas trop grand », juge positivement Laurence. Quelques heures plus tard, un coup de fil passé à son mari resté en Moselle, la candidate à la reprise rappelait Claude. « Dans les deux jours, nous avons signé chez le notaire. » L’affaire était conclue. Après une période de parrainage de neuf mois, Laurence s’installait en septembre 2009   loin des casernes militaires dans lesquelles elle a exercé ses premières années de vie professionnelle. « Il y a des moments dans la vie où les grandes décisions s’imposent », confie cette mère de trois enfants. La trentaine arrivée, a nouveau envahie par cette passion refoulée dans l’enfance pour l’agriculture, elle reprenait le chemin de l’école. Une étape indispensable avant, BPREA en poche, de chercher l’exploitation à reprendre. En 2010, Denis aspiré par la passion de son épouse, empruntait les mêmes sentiers. La capacité professionnelle obtenue, il décrochait la DJA. En novembre 2011, le nouvel atelier caprin en production, la famille Caspar se réjouit de son parcours. Après la vente, Claude, lui, s’est installé à Vasles dans un pavillon tout neuf. « J’ai donné les clés de la maison et de la ferme à Laurence en toute sérénité. Elle a l’élevage dans la peau », commente-il. Sans aucun doute, l’installation d’une famille dans les murs de son enfance l’aura aidé à franchir ce cap. « Je n’ai jamais été pressé de prendre ma retraite. Mais je savais bien qu’un jour, je cesserai d’exploiter. Je devais m’y préparer. » Les stages transmission, dispensés par la chambre d’agriculture, l’y ont aidé. Autant que l’avenir de son outil, c’est la vie au Riveau que Claude voulait voir perdurer. « J’avais également envie de transmettre l’esprit dans lequel nous travaillions avec les voisins. » Souhaits exaucés dans leur totalité. Pourtant, compte tenu de la taille de l’exploitation, Claude redoutait de voir son exploitation démembrée. Chance ou résultante de moyens mis en œuvre ? L’anticipation de Claude et la détermination de Laurence, autant que le hasard de leur rencontre, semblent les raisons de cette transmission réussie. Le respect, ciment d’une complicité naissante, aura le fait le reste.A la loupe
En 2009, Claude Rouvreau cédait un outil composé de 43 ha et 450 brebis. Aujourd’hui, Laurence et Denis développent l’activité de leur ferme autour de deux productions d’élevage. L’atelier ovin compte 350 brebis. L’atelier caprin en production depuis un an devrait au printemps prochain compter 240 chèvres en lactation.
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