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Changement climatique: les dictons tombent-ils à l’eau?

  Dans les agendas et almanachs, les dictons sont nombreux, et très souvent en lien avec l’agriculture et la météo. Mais puisque le temps change, sont-ils toujours d’actualité et suivis par les agriculteurs et jardiniers?

Régis Godet et Michel Pasquay jettent régulièrement un œil aux almanachs et livres de dictons, à la recherche de bons conseils pour leur potager.
© Elisabeth Hersand

Il y a quelques jours, c’était la Sainte Catherine, et comme tout le monde le sait, ce jour-là, tout bois prend racine. En tout cas, c’est ce que dit le dicton. Mais puisque les températures ont cette année été bien plus élevées que d’habitude, on peut se demander si cet adage était intéressant à suivre. «C’est vrai que les feuilles des arbres n’étaient cette année par encore tombés... mais la période était quand même propice à la plantation » assure Laurent Roche, ingénieur au CITFL. «En plantant à cette période, les racines ont le temps de se développer d’ici le printemps ». Des dictons que connaissent bien Régis Godet et Michel Pasquay. Ces deux retraités les ont particulièrement suivis lorsqu’ils étaient agriculteurs, respectivement à Aslonnes et Marnay. «On les connaît parce que nos parents en parlaient » explique Régis Godet. L’ancien céréalier regrette qu’aujourd’hui « les jeunes ne connaissent plus tout ça!».  S’il est difficile de savoir d’où viennent ces petites phrases, on peut facilement imaginer qu’elles émanent du monde rural, car beaucoup traitent de l’agriculture, et surtout de la viticulture, mais aussi de la météo. «Un des dictons dit que quand l’hiver est trop beau, l’été est sans eau. C’est exactement ce qu’on a eu cette année » constate Régis Godet. « Le 8 juin, c’est la Saint-Médard, et un dicton dit que s’il pleut ce jour-là, il pleut quarante jours plus tard. C’est souvent vrai, mais surtout parce qu’il est rare qu’il ne fasse pas beau début juin...» S’il ne cultive plus de céréales, le retraité travaille très régulièrement son  potager, et utilise aussi les dictons en lien avec la lune. «Je sème les légumes racines uniquement en pleine lune. Pour le radis, c’est important, sinon, on a uniquement des feuilles...» En parcourant les almanachs ou listes de dictons, on se rend compte qu’il en existe plus que de jours dans l’année. «Je crois qu’il faut avant tout suivre ceux qu’on connaît le mieux, surtout dans sa région » ajoute Michel Pasquay.  Dans les différents almanachs qu’il parcourt régulièrement, de nombreux dictons durant le mois d’octobre concernent les vendanges... alors qu’il y a bien longtemps qu’elles se font en septembre, et même parfois en août, comme cette année. «En octobre tonnerre, vendanges prospères », « Quand octobre prend sa fin, dans la cuve est le raisin » paraissent un peu dépassés, à la fois parce que les pratiques, modes de vendanges ont changé, mais aussi et surtout parce que la météo a largement avancé les dates des vendanges. Un dicton estival indique ainsi « jamais, en juillet, sécheresse n’a causé la moindre sécheresse »... Une phrase qu’il est difficile de défendre après l’été 2022. « Les premières gelées arrivent maintenant bien plus tard dans l’automne, presque en hiver » note Michel Pasquay, qui constate aussi que certains dictons se contredisent aussi. Après les températures records du mois dernier, les amoureux peuvent s’inquiéter, car « si octobre est chaud, février sera froid ». Pas besoin de se ruer dès à présent sur les plaids, car on sait bien dans le monde de l’élevage que c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses.

Leurs préférés...

Interrogés sur les dictons, Michel Pasquay et Régis Godet nous ont aussi livré quelques autres phrases et expressions, pas forcément en rapport avec la météo ou l’agriculture, mais qui les amusent.
« Faire Pâques avant les rameaux », c’est-à-dire être enceinte avant d’être mariée. Le dicton n’est aujourd’hui plus très utilisé, certainement parce que les naissances en dehors de mariages ne sont plus surprenantes.
« Lorsque le persil pousse bien, c’est que l’homme est amoureux », qui se réfère peut-être aux prétendues vertus aphrodisiaques du persil.
«Ne pas compter l’œuf dans le cul de la poule ».
« Être né tout habillé », qui équivaut à « être né avec une cuillère en argent dans la bouche ».
« Être franc comme un âne qui recule ».
« À Nô (Noël), les jours avancent d’un pas de jhau (coq), au premier de l’an, d’un pas de jument », un dicton en partie en patois.

 

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