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C’est avec ses tableaux qu’il écrit

Il est peintre, plasticien et amoureux de toutes les formes d’art depuis son enfance. Ses créations ont été exposées et se vendent bien au-delà de la Vienne, d’où il est originaire et vit encore. Rencontre avec Man’s.  

Son style et ses techniques sont tellement variés qu’il est compliqué à définir. C’est même lui qui le dit. « Je ne sais pas si on peut me classer dans un genre » explique Man’s. Originaire de Benassay et aujourd’hui installé à Cissé, cet artiste a touché à tous les genres artistiques depuis son enfance : musique, danse, peinture.

Fils d’un peintre dans les arts déco, il a fait une année aux Beaux-Arts, avant de se tourner vers des techniques moins conventionnelles que ce qu’il y avait appris. Et notamment l’aérofresque (ou spray paint), qu’il a pratiquée pendant des années sur la côte Atlantique, mais aussi à Poitiers. « Je faisais du figuratif, des paysages, que je proposais de réaliser directement dans des magasins ou sur le bord de mer. Mais je m’en suis lassé » explique l’artiste qui avait envie de plus de créativité. « Quand on connaît la grammaire de la peinture, on se dit qu’on peut se servir des mots pour s’exprimer » explique Man’s. « Je vais voir beaucoup d’expositions, de spectacles de danse ou de cirques modernes, je regarde beaucoup de films. »

Autant d’éléments, qui, comme l’actualité, le nourrissent et se retrouvent sur ses toiles. « Dans ma toile « volte-face », j’ai représenté une femme, qu’on peut voir de dos, avec les mains liées façon bondage ; ou de face, en train de danser ».

« Quand on connaît la grammaire de la peinture, on se dit qu’on peut se servir des mots pour s’exprimer » 

Des doubles lectures qui sont très souvent présentes dans les tableaux de l’artiste, qui aime aussi marier les techniques et matériaux. « La base de chaque toile, c’est l’acrylique, avec laquelle je réalise le fond ». Puis, Man’s sort ses tubes de peinture à l’huile, ses pigments, mais aussi ses bombes de peinture, de la colle, de la laque, de la résine, et d’autres éléments présents dans son atelier. « Il m’arrive de trouver des choses diverses et variées, que je ramasse quand je me promène : du métal, du bois sur le bord de mer… Je suis plutôt plasticien que seulement peintre ».

S’il part d’un sujet particulier quand il débute une œuvre, et réalise souvent des croquis sur des bouts de papiers, il laisse ensuite ses envies, ses émotions, s’exprimer, et se donne aussi du temps. « L’avantage de la peinture à l’huile, c’est que selon les mélanges qu’on réalise, on a du temps pour retoucher ce qu’on a fait, avant que la peinture soit sèche. Je peux faire évoluer chaque toile au fur et à mesure. » Et puisqu’il a une autre activité professionnelle, l’artiste ne se met pas de pression en termes de délai pour réaliser une œuvre. « Je ne peins que lorsque j’ai envie, sans aucune contrainte. Je peux mettre jusqu’à 8 mois pour terminer une toile ». L’envie est tout de même souvent présente, puisque Man’s réalise une trentaine de pièces, et participe à une dizaine d’expositions par an.

Connu dans le monde entier

Parmi les expositions importantes et qui ont marqué son parcours, on note par exemple le Café de Paris en 2003, l’Unesco à Paris en 2005, le dortoir des Moines de Saint-Benoît en 2007 et 2010, mais aussi une installation réalisée en 2016 au Futuroscope (pour les 50 ans de la coopération entre la France et la Chine), avec l’artiste chinois Zhou Changxin, et qui est toujours en place. Et ce qui a vraiment donné un accélérateur à sa carrière, c’est le prix qu’il a obtenu en 2012 au Japon. « Une de mes toiles a été sélectionnée pour une expo-concours au musée de Kobé, et a reçu le prix d’excellence. Elle a ensuite été exposée à la galerie royale d’Osaka au Japon. »

Deux fois par an, en juin et décembre, il ouvre aussi son atelier de Cissé à d’autres artistes pour une exposition groupée, qui lui permet de se livrer à un autre exercice qu’il affectionne: échanger et partager sa passion. En attendant le prochain rendez-vous sur place, cet été, il est possible de voir les œuvres de Man’s au Conseil Départemental (place Aristide Briand à Poitiers), jusqu’au 3 février.

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Man’s ?

Évidemment, Man’s n’est pas le vrai nom de l’artiste, mais ce pseudo l’accompagne depuis des années. Emmanuel Barricot a choisi d’utiliser le début du surnom qui lui est souvent donné par ses amis et sa famille, Manu, auquel il a ajouté une apostrophe suivie d’un s. « C’est le signe de l’appartenance, et pour moi c’est le fait d’appartenir à plusieurs corps artistiques que je voulais exprimer ». Quand il faisait de la danse ou était DJ, c’était donc déjà sous le nom de Man’s qu’il officiait.
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