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Blé : Et si on mélangeait pour rebattre les cartes ?

À quelques jours de la récolte, les essais du groupe, à Puyvineux, montraient l’opportunité des mélanges de variétés de blés.

Bernard Pasquier (Soufflet) croit en l’avenir des mélanges de semences pour répondre aux marchés d’exportation.
Bernard Pasquier (Soufflet) croit en l’avenir des mélanges de semences pour répondre aux marchés d’exportation.
© B.A.

L’affaire n’est pas faite. Prendre pour principe de mélanger des variétés de blés dans la parcelle n’est pas encore entré dans les mœurs agricoles. D’abord parce que la stratégie de la «mono-variété» a été longtemps prônée, ensuite que ce cocktail «savant» doit faire ses preuves. Depuis juin 2018, un arrêté permet la commercialisation de mélanges de semences de céréales. Depuis, Soufflet aligne dans son catalogue des mélanges et en fait la promotion.
Selon des chiffres donnés dernièrement par Arvalis, en France, 8 % des surfaces cultivées en blé sont semées en mélanges de variétés (400 000 ha en 2018, 300 000 ha en 2017). Dans l’aval, la meunerie française est partagée : il y a celle qui est demandeuse pour des marchés à l’exportation et celle qui est réticente. Selon le chargé de mission à l’Association nationale de la meunerie française, François Guion, «en fonction du terroir, de la météo, une variété peut prendre le dessus», d’où une variation de la qualité meunière «difficile à gérer au moulin où l’industriel a l’habitude de faire lui-même ses mélanges. »
Raison de plus avance Bernard Pasquier, propagandiste chez Soufflet, de ces mélanges : «simplification des itinéraires culturaux, gain industriel avec des mélanges tous faits, écologiquement utiles.» Le temps de chute de Hagberg est intraitable et vient saper l’argument. Mais Bernard Pasquier persiste et signe, dans les parcelles d’essais presque à maturité : «regardez les chiffres du mélange MMS et discutons !»

Pas forcément des quintaux en plus

La mono-variété avait induit depuis des décennies des conduites culturales maîtrisées. L’émergence de mélanges de variétés n’est pas non plus la panacée : «il ne faut pas espérer augmenter les rendements ! Même si les résultats sont bons» commente Bernard Pasquier. Soufflet et ses moulins ont donc concocté un cocktail avec pour objectif l’optimisation de la culture culturale, la qualité de la farine et les rendements blé. Ce «panel» dont Absalon est un des piliers avec Némo évolue avec les années. «Le cru des inscriptions 2018 offre ainsi un panel intéressant de variétés» assure Soufflet dans lequel figurent Adoration, Auriga, Campesino.. où Sepia remplace Calumet, extase remplace Fructidor. «L’objectif de MMS est d’apporter une régularité de rendement située à 100 % de la moyenne des essais… tous les ans.»
Bernard Pasquier s’est fait le chantre de cette nouvelle approche : «le constat du service agronomie Soufflet est de produire pour l’exportation notamment pour l’Afrique de l’Ouest, Angola et Côte d’Ivoire, demandeurs de qualités différentes aux qualités françaises.» Si pour l’heure, ces mélanges ne sont pas entièrement certifiés pour l’export. «On promet que l’on évite de perdre des quintaux par rapport à une variété pure.» Il liste ainsi les «réponses différenciées» aux maladies dans «l’architecture d’un mélange» entre plantes basses et hautes entre barbues et non-barbues. «Cela ne complexifie pas les itinéraires culturaux pour autant. Cela le simplifie.» Visuellement, devant la parcelle de semences mélangées «proches», Bernard Pasquier préconise les variétés précoces moins sensibles au stress hydrique de fin de cycle pour mieux gérer les soucis de désherbage, face au risque des pucerons ou la jaunisse nanisant, «sans prise de risque.» Convaincu que cela peut être «la solution idéale», il met en avant l’avance de Soufflet sur le sujet. La compartimentation des allotements, parfois oubliée dans le rush de la récolte, trouve là une solution : des mélanges homogènes avec «le mélange dans le champ.» Sans compter à la logistique simplifiée.
«Le frein chez l’agriculteur ? Pas vraiment. Peut-être le diktat de la variété pure. Il faut de la résilience.» Bernard Pasquier trouve cette « idée nouvelle » matière à réflexion.

 

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