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Contrôle laitier
« Ayez confiance en vos vaches »

Les temps de crise seraient favorables à l’épanouissement des idées selon Luc Delaby, chercheur à l’INRA de Rennes. Il invite les exploitants à oser des révolutions techniques.

Luc Delaby invite les éleveurs à visiter les fermes expérimentales, à rencontrer les chercheurs et à échanger entre eux sur les stratégies d’élevage. Pour avancer, il faut lever les freins selon lui.
Luc Delaby invite les éleveurs à visiter les fermes expérimentales, à rencontrer les chercheurs et à échanger entre eux sur les stratégies d’élevage. Pour avancer, il faut lever les freins selon lui.
© DR

«Il faut en finir avec la pensée unique », introduisait Luc Delaby, chercheur à l’INRA de Rennes, lors de l’assemblée générale du contrôle laitier. Ce vendredi 15 janvier à Secondigny, il concluait une heure et demie plus tard : « En élevage, les possibles sont nombreux. Pour trouver des solutions, il faut oser pousser les portes entrouvertes, même les moins conventionnelles ». Invité à intervenir dans le cadre de l’assemblée générale du contrôle laitier, l’expert adoptait volontairement un ton provocateur : 

« Malheureusement, éleveurs, techniciens, chercheurs français se distinguent par leur manque d’imagination ». 

Dégradé, le contexte économique ne laisse pas d’autres choix aux éleveurs que de garder l’esprit ouvert à toutes les innovations intellectuelles. Loin de toutes les certitudes techniques martelées, l’expert encourage les éleveurs à aller voir au-delà du cadre qui leur est fixé. « Ayez confiance en vos vaches. Leur capacité d’adaptation est importante. » Il cite pour preuve les résultats de nombreux programmes de recherche. Et insiste : « Les effets d’une conduite alimentaire développée sur une période donnée ne sont pas rémanents. Essayez. Osez actionner tous ces leviers que le dogme de la performance laitière a envoyés aux oubliettes ». 

Faut-il continuer de travailler avec des races spécialisées ? Doit-on continuer de maximiser les index laitiers ? Doit-on alimenter une vache selon son potentiel laitier ? Doit-on continuer de traire deux fois par jour ?  « Ces objectifs poursuivis dans la quête de la performance technique sont coûteux, affirme Luc Delaby, et ont des conséquences fortement négatives sur la reproduction. » Il s’appuie sur les résultats technico-économiques de la campagne 2008-2009 publiés par les réseaux d’élevage de l’Ouest. « Les quantités de lait vendues ont augmenté. Le prix du lait également. Alors que le produit global de l’activité laitière était en hausse, le revenu disponible était en légère baisse, amputé par des charges de concentrés en augmentation. » 

L’émergence de nouvelles stratégies

Le pâturage, la mono-traite, les vêlages groupés, les lactations longues choisies et non subies à cause de problèmes de fertilité, sont des solutions qui selon les exploitations et les animaux, les choix de l’éleveur peuvent être bénéfiques, selon l’intervenant. « Est-il judicieux de tenir l’objectif d’un veau par an pour une prim’holstein qui produit 30 litres de lait par jour et qui rencontrera probablement des problèmes de reproduction ? »  Le chercheur ouvre le débat. Convaincu que les crises sont favorables à l’épanouissement des idées, Luc Delaby est confiant. Des stratégies nouvelles vont émerger, préservant le potentiel laitier de l’Ouest de la France. Pour faire face dans un environnement économique, social et environnemental perturbé, « la conduite en trois S - Souples, Simples et Solides - sera celle de l’avenir », prédit l’intervenant encourageant les producteurs à « utiliser une énergie renouvelable, pas chère, et non polluante…», nomme-t-il, l’index sur la tempe, faisant appel à la réflexion de chacun. 

                 


Les effectifs moyens par troupeau progressent

Depuis dix ans, 35% d’élevages bovins et 28 % d’élevages caprins ont disparu des effectifs du Contrôle laitier officiel, avec un accroissement très fort depuis quatre ans (-146 élevages bovins et – 30 élevages en caprin). Le nombre de fermes adhérentes en caprin se maintient grâce au Contrôle laitier non officiel. 

Effectif moyen par troupeau

Après avoir fait un bond entre 2006 et 2008, passant de 46,9 à 55,8 vaches présentes en moyenne, l’augmentation de l’effectif du troupeau a connu cette année une moins forte progression (+ 1,8) pour atteindre une moyenne de 57,6 vaches présentes en moyenne. 

En chèvres, l’effectif moyen est toujours en progression. Depuis une dizaine d’années, il augmente de dix chèvres par an et par troupeau. 

Résultats techniques

La production moyenne par vache est en légère augmentation. A 8189 kilos de lait brut par vache, elle croît de 54 kilos. 

Caprins 

Les résultats de 2008-2009 ont nettement chuté rejoignant ceux de la campagne 2007-2008. La production moyenne par chèvre atteint 829 kilos (lait brut). 

Qualité du lait

Vache : on observe principalement cette année une baisse des taux. TP : -0,2 g/l pour atteindre 31,8 g/l. Cette baisse tendancielle s’exprime depuis l’année 2006. TB : avec 39,5 g/l, le TB est stable sur les deux dernières campagnes. A noter, la forte baisse enregistrée en 2008 : - 0,7g/l. 

Chèvre : les taux s’établissent à 31,4 de TP et 36,4 de TB.

Cellules : en bovin, la maîtrise du taux cellulaire reste compliquée. En 2009, la tendance est à la dégradation. Le taux moyen se fixe à 340 000 cellules/ml de lait notamment à cause des mois d’été particulièrement délicats. En juillet et août, la moyenne dépassait les 400 000 cellules. 

Caprins : le niveau s’est encore dégradé cette année. Le seuil des 1 250 000 est franchi neuf mois sur douze. 


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