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Agribashing
« Alors osez faire œuvre de transparence, la confiance reviendra »

Les agriculteurs doivent expliquer comment ils travaillent et comment 

ils prennent en compte leur environnement naturel et sociétal. Seule cette transparence leur laissera le temps de s’adapter. 

Philippe Abram directeur de l’agence de conseil marketing et communication Ka2 conseille la transparence. "  Pour que ça marche, il ne faut pas avancer à contre-courant "
© Christelle Picaud

«Si on va au-devant des gens, on s’aperçoit que les tensions ne sont pas aussi fortes que redoutées parfois. Chaque année, la Rand’au champ que nous organisons du côté de Thouars nous permet de confirmer ce ressenti », témoigne Jean-Luc Thibaudeau, adhérent du groupe Thouarsais, Sol vivant.

La méfiance, et malheureusement parfois la défiance, se sont installées

Mercredi 19  février à St-Roman-lès-Melle, la Fdgeda (*) profitait de son assemblée générale pour réfléchir aux causes de l’Agribashing et à la manière de riposter. « La situation ne pourra s’améliorer que si vous nouez des relations avec votre voisinage, confirmait Philippe Abram, directeur de l’agence de conseil marketing et communication Ka2 communication. Anticipez lorsque vous sortez le pulvé. Allez prévenir vos voisins afin qu’ils sachent pourquoi il est indispensable de le sortir aujourd’hui. Cette prise de contact vous permettra de leur expliquer toutes les précautions que vous prenez mais également de mettre en avant le travail réalisé sur votre exploitation pour respecter son environnement au sens large ». La méfiance, et malheureusement parfois la défiance, se sont installées, croit l’intervenant de la journée, parce que la place était libre. Le lien entre l’agriculture et la société dont elle a longtemps été le socle, s’est distendu au fil du temps. Progressivement l’évidente relation ne l’était plus sans que personne du côté des agriculteurs ne s’en préoccupe réellement. Dans un tel contexte, « les émissions comme Cash Investigation qui, pendant deux heures, lancent un message anxiogène toutes les 16 secondes, influencent inévitablement l’opinion publique », décode Philippe Abram.

Nous n’en sommes plus à la contestation d’une technologie

Ainsi, depuis 2010, les critiques du modèle agricole dominant sont permanentes. Les outils, avec en tête les produits phytosanitaires, mais également la taille des ateliers ou les techniques de production suscitent de la méfiance, parfois même de la défiance. « Ce sont moins les Hommes que les pratiques qui sont contestés », juge bon de préciser l’observateur, assurant « qu’il serait plus juste de parler de phyto bashing ou d’agrobusiness Bashing que d’agribashing ».

Essentielle pour le recul qu’elle invite à prendre, cette analyse doit être le point de départ d’une stratégie, propose l’expert en communication. « Nous n’en sommes plus à la contestation d’une technologie. Nous sommes loin de l’opposition isolée au développement des OGM. Si vous ne faites rien, c’est la production agricole telle que vous la développez majoritairement qui ne sera plus possible ».

Agir, pour Philippe Abram, passe par la compréhension des craintes, défiances et attentes sociétales. « Les citoyens, les consommateurs, ont des peurs. Justifiées ou non, ce n’est pas le débat ! Ils ont peur d’être empoisonnés, ils ont peur de la pollution, de la maltraitance animale… Ils expriment de la défiance envers ce qui est gros, artificiel, moderne et envers la viande aujourd’hui également ».

Aussi sombre que soit cette réalité, Philippe Abram invite son auditoire à considérer les points d’espoirs. « La confiance chez chaque individu, et par prolongement celle de notre société, se construit sur les valeurs que sont l’honnêteté, la sincérité, l’écoute et le respect du bien commun. Dans les dernières enquêtes, les agriculteurs ressortent avec une cote d’opinion favorable de 68 %. Vous êtes légitimes. Vous devez agir ».

Cette action commence « auprès de vos familles, de vos voisins. Si vous être engagé dans un mouvement de progrès, de respect, d’égard porté à votre entourage, vous n’avez rien à cacher. Alors osez faire œuvre de transparence, la confiance reviendra », croit Philippe Abram, qui a dirigé la Fnsea de Gironde pendant 10 ans.

Cette action, à l’image du contrat de solution proposé par la Fnsea, doit s’inscrire dans le progrès. « Pour que ça marche, il ne faut pas avancer à contre-courant. Il ne s’agit pas de savoir si l’utilisation du glyphosate est légitime ou non. Il s’agit d’expliquer que le temps en agriculture est long. Que s’adapter ne peut se faire du jour au lendemain ». Quitte à accepter que le combat pour continuer à utiliser les produits phytosanitaires en agriculture est perdu ?

(*) Fédération départementale des groupes de développement agricole. 

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