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Coopération
Agriculteurs français et maliens attachés au modèle d'agriculture familiale

Afdi Poitou-Charentes et Coop de France Poitou-Charentes ont profité de leurs assemblées générales statutaires pour échanger. Vendredi 6 juin en fin de matinée, leurs membres ont débattu autour du thème : les coopératives, outils de développement agricole.

Vincent Touzot, administrateur JA ; Faliry Boly, agriculteur syndicaliste au Mali ; Yvette Thomas, présidente de Coop de France Poitou-Charentes et Bertrand Venet, administrateur national d'Afdi.
Vincent Touzot, administrateur JA ; Faliry Boly, agriculteur syndicaliste au Mali ; Yvette Thomas, présidente de Coop de France Poitou-Charentes et Bertrand Venet, administrateur national d'Afdi.
© N.C.

Entre l'agriculture de subsistance et l'agriculture « de firme », il y a l'agriculture familiale. Difficile d'être plus précis dans la définition tant les modèles agricoles, en France comme à l'international, sont divers.
Pourtant Vincent Touzot s'y est risqué vendredi 6 juin à l'occasion de la table ronde co-organisée aux Ruralies par Coop de France Poitou-Charentes et Afdi Poitou-Charentes.
Nouvellement élu, l'administrateur de JA National a fait écho au travail mené par son syndicat dans le cadre de la rédaction du rapport d'orientation 2014 : « Le caractère familial implique un modèle d'exploitation viable qui permet une juste rémunération des agriculteurs, qui est transmissible à des jeunes et qui assure une indépendance et une autonomie décisionnelle de l'exploitant ». 
Ce modèle présenté comme un objectif fait consensus. Au Nord comme au Sud, les agriculteurs cherchent des solutions pour relever les défis qui se présentent : accès au foncier, valorisation de la production, transmission des capitaux, renouvellement des générations... Pour les uns comme pour les autres, la coopération peut apporter des réponses aux nombreux problèmes qui se posent.
«  Chez nous, par le passé les coopératives étaient aux mains de quelques-uns, témoigne Faliry Boly, exploitant au Mali. Les agriculteurs au temps de la colonisation étaient considérés comme des petits tracteurs, pas plus ! On leur demandait seulement de produire. Rien ne leur revenait. » Depuis bientôt vingt ans, les paysans installés au sein de la zone de l'Office du Niger (*) se sont regroupés au sein d'un syndicat. Ils sont aujourd'hui 15 000 adhérents. Parmi ceux-ci, seulement 1900 adhérents de la coopérative constituée depuis. Laquelle permet à chacun d'accéder aux engrais, condition sine qua non à la production. « Aujourd'hui, notre espoir se trouve dans le stockage du riz pour avoir une certaine maîtrise des prix », explique Faliry Boly. Mais parfois l'histoire est lourde à porter. « Pourtant, à l'image de ce qui s'est produit à Madagascar, nous connaissons de belles réussites », rebondit en guise d'encouragement Bertrand Venet, administrateur à l'échelon national d'Afdi. Et d'ajouter : « Vingt-cinq  coopératives villageoises se sont regroupées en union pour stocker. Aujourd'hui tous les membres reconnaissent que ce travail a tiré  les prix du cacao vers le haut ».

Se nourrir de toutes les expériences
A Madagascar, comme en Guinée où les producteurs de pommes de terre ont su s'organiser, les exemples d'organisations vertueuses ne manquent pas. « Si les hommes que nous sommes sont tous dotés de la même intelligence, de la même capacité d'analyse, nous n'avons pas tous la même histoire, la même culture, la même manière d'appréhender le monde », commente avec sagesse Faliry Boly. Agriculteur au Mali, il cultive 4 ha. Ouvert sur le monde, attentif à ce qui se passe dans d'autres régions, d'autres pays, il sait que de nombreuses choses sont possibles.
« Nous avons besoin de vos expériences. Celles qui ont rencontré le succès mais également les autres, celles qui ont échoué. Cette ouverture nourrira notre réflexion. De là nous construirons l'organisation qui nous permettra d'aller de l'avant et progressivement fédérer. » L'agriculture familiale au Mali souffre de nombreux maux : l'accès au foncier notamment, le départ massif des jeunes vers la ville.
« Nous devons trouver notre propre modèle d'organisation. Celui qui tient compte de nos réalités sociales. Alors, l'économie de nos petites exploitations s'améliorera ! Et peut-être nos jeunes aspireront à rester au pays. » Une problématique pas si éloignée de celle que connaît l'agriculture française, conclut Yvette Thomas, présidente de Coop de France Poitou-Charentes.

(*) L'Office du Niger est un périmètre de cultures irriguées aménagé sur le Delta intérieur du Niger au Mali à environ 250 km en aval de la capitale Bamako.

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